Ce sont des fractions très disparates de l’histoire de l’art qui se retrouvent sur le plateau : L’Homme qui marche de Giacometti, la Vénus paléolithique trouvée à Willendorf, un lapin-oiseau tentateur sorti de La Tentation de Saint-Antoine de Max Ernst, le dallage du Banquet d’Hérode de Fillipo Lippi, la grotte portant un paysage miniature du Saint Jérôme dans le désert de Jacoppo del Sellaio, un tumbleweed de western.
Qu’ont-ils à se raconter, que tant de siècles et de kilomètres séparent ? ils jouent à Saint-Antoine : aiguillonné par la Tentation à face de plus ou moins lapin (entendez son glissement menaçant), ce grand échalas d’Homme qui marche (entendez comme il grince) quitte sa grotte d’ermite pour s’intéresser de près à la boulotte Vénus de Willendorf (entendez comme elle est cristalline).
Étonnante rencontre, un soir d’orage, de la scène et des arts plastiques, fait de sons et de matières autant que d’images, Ermitologie a aussi l’espièglerie du cartoon sans parole.