Mémé Julienne. Chez nous, ce n’est pas chic, on ne dit pas ma grand-mère ou ma mamie, on dit ma mémé.
Née au début du 20e siècle dans le Morbihan, Julienne Le Breton est allée deux ans à l’école. Elle parle le français et le breton, langue qui s’est perdue à la génération suivante.
Sous forme d’adresse épistolaire, nourrie de souvenirs et d’anecdotes, entrecoupée d’enregistrements réalisés au cours des années, Patricia Allio dresse une sorte de portrait social de sa grand-mère, fière, mais aussi honteuse
de sa condition. Une honte sociale marquée par le breton, langue maternelle mais interdite, langue des colonisés.
Peu à peu, le portrait devient autoportrait : que reste-t-il, deux générations plus tard, de cette honte ? Qu’a-t-elle produit ?