Après l’exposition de 2019 sur les enfants de la Renaissance, la question des femmes était une évidence ! Après le Moyen-Âge où les femmes ont un réel pouvoir, la Renaissance voit le début de leur discréditation, explique Élisabeth Latrémolière, directrice du Château de Blois. Certaines conservent un pouvoir politique ou intellectuel important mais sont souvent victimes de critiques, visant à les déstabiliser. Aussi, nous avons souhaité, à travers cette exposition, présenter des figures féminines de l’époque, célèbres ou non et expliquer également comment, au cours de l’Histoire, elles ont été marginalisées, leur image a été transformée, caricaturée pour minimiser leur rôle au profit des hommes et notamment leur capacité à gouverner.
Ainsi, au fil des siècles, peintures et romans historiques ont fait évoluer leur histoire, transformant l’une en nymphomane, l’autre en intrigante… jusqu’aux livres scolaires où elles disparaissent presque entièrement ! Sans oublier le cinéma qui s’est inspiré des romans historiques… Dès le 16e siècle, on commence à considérer que les femmes ne peuvent pas exercer le pouvoir car elles sont faibles et soumises à des pulsions naturelles et sexuelles !
Tous les deux ans, les équipes du Château proposent une grande exposition. L’objectif est de faire vivre les collections du Château auprès du grand public, d’explorer davantage son histoire en s’appuyant sur l’expertise de l’équipe de conservation et en nouant des partenariats scientifiques avec d’autres institutions
, explique Fabienne Quinet, adjointe au maire en charge de la ville culturelle.
Qui étaient-elles ?
Parmi les femmes mises en valeur dans l’exposition, Catherine de Médicis était une forte personnalité dont les intentions politiques étaient contraires à celles de la famille des Guise. Elle a ainsi rencontré de nombreux obstacles lors de l’exercice du pouvoir. Il en est de même pour Diane de Poitiers qui avant d’être la maîtresse du roi Henri II, était « gouvernante en chef » des enfants royaux. Enfin, Marguerite de Valois, grande intellectuelle, était une femme de l’ombre avec un rôle politique important puisqu’elle a écrit des discours pour son mari Henri de Navarre.
De nombreuses autres femmes, « invisibles », sont aujourd’hui presque oubliées. Issues de grandes familles, elles ont eu un pouvoir économique et politique non négligeable. Par exemple Diane de France qui s’est vu confier de grandes missions diplomatiques ou encore Anne d’Este, Antoinette de La Marck, etc.
Une belle visite, composée de quelque 100 portraits, objets, peintures, bijoux originaux et costumes pour évoquer la vie de ces femmes et leur parcours, souvent atypique. À noter : la participation exceptionnelle du musée du Louvre qui prête au Château de Blois sept peintures ainsi qu’une dizaine de bijoux.
Cette exposition est rendue possible notamment grâce au soutien de CIC Ouest, mécène de l’événement et de la Région Centre-Val de Loire.