Depuis son édification en 1138, l’église Saint-Nicolas est le témoin des grands chapitres de l’Histoire de France. Meurtri pendant les guerres de religion, abîmé pendant les bombardements de 1940, le fier et solide édifice a survécu aux affres du temps. Saint-Nicolas est aujourd’hui la plus vieille église de Blois et l’un de ses monuments emblématiques.
Adresse :Rue Saint-Laumer, 41000 Blois
Au 9e siècle, une communauté de moines fonde une abbaye où sont vénérées les reliques de Saint Laumer. Au 12e siècle, le chantier d’une nouvelle église débute dans un style de transition entre le roman et le gothique : le chœur est composé de voûtes d’arêtes et de voûtes d’ogives archaïques. La nef, construite au 13e siècle, est représentative du style gothique élaboré à Chartres. En 1791, les moines quittent l’abbaye. Elle prend alors le vocable de Saint-Nicolas en souvenir d’une église voisine détruite.
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Rencontre avec les restauratrices des vitraux de l’église Saint-Nicolas
Narratrice : au printemps 2022, les vitraux du cœur et du transept sud de l’église Saint-Nicolas ont été déposés un à un pour être confiés à un atelier de restauration en Bourgogne.
Image : des artisans travaillent à déposer les vitraux de l’église, que l’on retrouve ensuite au milieu d’un atelier.
Laura Calligrafi, artisane verrière : eh bien on se trouve ici dans l’atelier Art vitrail qui est donc à Gurgy, une petite commune dans l’Yonne, près d’Auxerre. On est dans un atelier qui fait à la fois de la restauration et de la création, pour des églises, des bâtiments religieux principalement. Il y a beaucoup de poussière. Il faut voir que les vitraux sont positionnés très en hauteur, donc inaccessibles pour les équipes de nettoyage. Donc c’est vrai qu’ils étaient très sales et on va forcément tous les nettoyer un par un. Quand un panneau de vitrail de Blois arrive, on le pose sur une table et on lui fait un premier nettoyage déjà au chiffon doux, pour enlever le gros de la poussière. On fait un marquage au frottis, donc en fait on applique un papier très fin par-dessus et on marque le chemin de plomb, pour avoir une trace pour pouvoir le remonter si besoin. Quand on doit remonter entièrement un panneau, ben on commence par le démonter, bien sûr, sous haute aspirante pour éviter de respirer du plomb évidemment, et on repose chaque pièce sur le frottis qu’on vient de faire du coup, pour bien repérer chaque pièce au bon endroit pour ne pas se perdre dans le puzzle. Et puis après, on va mettre en peinture les pièces qui sont cassées. Donc c’est à dire qu’on va reprendre précisément la forme de la pièce, la couper dans du verre et la peindre. Et cette peinture est une peinture spéciale pour le vitrail qui nécessite une cuisson à environ 650 °C. On est obligés d’avoir des tables lumineuses pour vraiment se rendre compte du rendu, parce que une fois le vitrail en place, il va être éclairé par la lumière extérieure. Quand on a toutes les pièces bien prêtes, là, on va pouvoir démarrer le montage. Donc on va assembler chaque pièce avec un morceau de plomb.
Narratrice : grâce à ces précieux savoir-faire, les vitraux ont retrouvé leur couleur d’antan et peuvent réintégrer l’église. les vitraux de la façade nord partiront prochainement en atelier pour être restaurés à leur tour. Ces baies de 6 mètres sur 2 sont l’œuvre des maîtres verriers Max Ingrand, Le Chevallier et Gaudin. Elles ont été installées dans les années 1960 pour remplacer d’anciennes verrières détruites par une bombe en 1940. Une création contemporaine qui fait aujourd’hui partie intégrante de l’identité de l’église Saint-Nicolas.
Retrouvez les détails de la campagne de restauration de l’église Saint-Nicolas sur le site de la Ville. La Ville de Blois remercie chaleureusement la fondation Sisley-d’Ornano pour le financement de la restauration des vitraux.
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