Préserver et redonner vie à l’Hôtel-Dieu

Afin d’anticiper le départ des services de l’État, la Ville souhaite mettre en valeur et redonner vie à ce symbole du patrimoine blésois.

L’Hôtel-Dieu : un élément de l’identité patrimoniale de la ville

Blois a la chance de jouir de plusieurs fleurons patrimoniaux : son Château royal, sa vieille ville, ses hôtels particuliers, son fleuve, ses édifices religieux… l’Hôtel-Dieu en est un autre symbole. Des générations de femmes et hommes, patients, visiteurs, salariés du système de santé y ont évolué jusque dans les années 80.

Depuis plus de 35 ans, le site, propriété de la Ville, abrite des services de l’État. Leur départ permettra la libération des locaux et la récupération de la maîtrise complète du site par la Ville.

Bien consciente de la valeur patrimoniale et du potentiel quoffre cet ensemble denviron 12 500 , au cœur du centre historique de Blois, la Ville est particulièrement vigilante et attentive à son devenir et souhaite anticiper linévitable dégradation du bâtiment en cas de vacance prolongée. En effet, il ne s’agit pas de se retrouver au 1er janvier 2021 sans aucun projet en vue et avec l’ensemble du bâtiment à gérer et à entretenir. Pour seul exemple, la facture de chauffage s’élèverait à 300 000 € par an.

Un lauréat désigné sur un cahier des charges précis

Suite à l’information de cette libération, plusieurs intervenants immobiliers, promoteurs, architectes se sont présentés aux services de la Ville en interrogeant la municipalité sur ses intentions quant au devenir du site.

La Ville a mûri son projet, en lien avec ses objectifs de reconquête d’habitantes et habitants, de redynamisation du centre-ville, d’attractivité culturelle, touristique et de mise en valeur de son patrimoine. Elle a opté pour une reconversion du site avec du logement qualitatif, un espace culturel (qui pourrait être notamment dédié au peintre blésois Lorjou), et des surfaces de services à la personne (santé, bien-être et autres activités tertiaires).

Les priorités de la Ville énoncées, elle a souhaité se donner les moyens de choisir le groupement à qui elle cédera cet ensemble, avec un appel à projet garantissant une valorisation optimale, tant sur le prix de cession que sur le projet porté par rapport aux orientations du conseil municipal. L’appel à projet permet aussi d’évaluer l’assise juridique, technique et financière des candidats, propre à une opération de cette envergure.

Un jury représentatif de la pluralité du conseil municipal a été constitué pour analyser les candidatures, sur la base des critères d’évaluation prévus par l’appel à projet. À l’unanimité, il a désigné « Histoire et Patrimoine » comme lauréat. Leur offre de prix d’acquisition et leur projet ont convaincu le jury qu’il correspondait le mieux aux orientations de programmation privilégiées par la Ville quant au devenir du site. Le jury a notamment jugé l’offre très sérieusement travaillée et respectueuse du site et de son environnement. Il a également été convaincu du savoir-faire et de la capacité à faire d’Histoire et Patrimoine, sur la base de solides références pour des opérations similaires.

Les collectivités publiques doivent respecter le cadre légal des estimations domaniales effectuées par la direction de l’Immobilier de l’État (auparavant appelée « France Domaine »), qui confirmait le 3 mai 2019 son estimation de 3,1 millions d’euros pour le bâtiment. Cette somme pourrait notamment donner à la Ville des capacités pour acquérir des surfaces vacantes en centre-ville pour y implanter de nouveaux commerces et influencer les prix de l’immobilier commercial.

Sauver l’Hôtel-Dieu des fausses rumeurs

L’Hôtel-Dieu étant classé Monument historique (MH), il sera évidemment préservé. Le but étant même de le mettre davantage en valeur. Pour les Blésoises et les Blésois, il n’est aujourd’hui qu’un beau bâtiment qu’on ne voit que de l’extérieur. Accueillir un projet public en son sein permettra à chacune et chacun de pouvoir profiter de ce lieu majestueux et des espaces extérieurs.

Du fait de son classement MH, toute intervention sur ce bâtiment fera l’objet de toutes les autorisations réglementaires requises en matière de préservation du patrimoine.

La reconversion du site, quant à elle, est estimée à minima entre 15 et 30 millions d’euros. La Ville, en l’état actuel de ses finances publiques et soucieuse de ne pas augmenter les impôts des contribuables, ne peut porter la charge que représenterait quelque reconversion que ce soit. Ce chiffre est égal à une ou deux années d’investissements de la Ville. Cela signifierait que rien ne se ferait dans les écoles, sur les routes, les trottoirs, en matière de transition énergétique, d’accessibilité des bâtiments, d’investissements sportifs ou culturels… pendant un ou deux ans. Ce n’est pas le choix de la municipalité.