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Delphine Bienvenut, la restauratrice, en plein travail.

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La « Madeleine repentante » restaurée

Depuis la loi de 1905 sur la laïcité, le soin des 87 cathédrales a été confié à l’État. Les églises et leur mobilier relèvent des communes. À Blois, quatre bâtiments cultuels construits avant 1905 sont donc placés sous la responsabilité de la Ville : Saint-Nicolas, Saint-Saturnin, Saint-Vincent et Notre-Dame-des-Grouëts.

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Environ 200 objets ont été identifiés dans ces quatre bâtiments, suite à un recensement du service municipal Ville d’art et d’Histoire, en partenariat avec l’Église et l’État. 60 étaient protégés au titre des « Monuments historiques » et pouvaient bénéficier d’un plan de restauration, de sécurisation et de prévention du vol. Dernière restauration en date : le tableau de Jean Mosnier, l’Adoration des mages (17e siècle), réinstallé à l’été 2013 dans l’église Saint-Nicolas.

La Sainte-Madeleine repentante, également issue de l’église Saint-Nicolas, a été identifiée comme l’une des cinq œuvres les plus en danger. Elle est donc partie en restauration le 26 mars 2015. Cette statue anonyme, issue de l’époque de la Contre-réforme (17e siècle), avait initialement été installée dans l’ancien couvent des Carmélites, dans la rue du même nom.

La restauratrice Delphine Bienvenut, dont l’atelier se trouve en Indre-et-Loire, explique que la remise en valeur a été plus longue que prévu et a nécessité la recherche de nouveaux fonds, pour compléter le budget de départ. Conservée en hauteur et dans un lieu humide, les sels avaient sérieusement dégradé la pierre. Devant l’impossibilité de l’immerger, il a fallu la dégager au moyen de compresses d’eau déminéralisée, pendant plusieurs semaines.

La « Madeleine repentante » restaurée

Une belle surprise lors de la restauration

Une fois le premier nettoyage terminé, une étude plus approfondie a été menée et a permis de découvrir que, sous une couche de couleur blanche, se cachaient des restes de polychromie, qu’il valait la peine de retrouver.

Aujourd’hui restaurée, la Madeleine a retrouvé sa place à l’église Saint-Nicolas, cette fois-ci dans une travée. Les Blésoises et les Blésois peuvent la revoir dans son état presque original.

Il s’agissait d’un véritable sauvetage d’une belle oeuvre que la Ville a su repérer, dont la restauration a suscité un bel engouement et qui pourrait désormais trouver place dans des expositions importantes, confie Delphine Bienvenut, qui a consacré près de quatre ans à cette opération artistique.

Le budget total de la restauration s’est élevé à 42 105 € HT. La direction régionale des Affaires culturelles (Drac) a participé à 50 %. La Ville de Blois a pris à sa charge l’autre moitié, avec le soutien de l’association des Amis du vieux Blois et de l’entreprise Lefèvre, qui avaient organisé une tombola lors des Journées européennes du patrimoine 2018.