Face au manque de médecins, la Ville a entrepris d’agir à son niveau. Main dans la main avec les parties prenantes de la santé à Blois, elle travaille à attirer et maintenir des médecins à Blois. Les premières réalisations pratiques se mettent en place.
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Le constat est clair : il y a un manque important de médecins en Centre-Val de Loire. Notre région a de sérieux problèmes de démographie médicale, explique Olivier Servaire-Lorenzet, directeur du centre hospitalier Simone Veil de Blois. Le nombre de médecins par habitant est l'un des plus faibles de France. Si le Loir-et-Cher fait partie des départements les moins affectés de la région (avec l'Indre-et-Loire), il n'en demeure pas moins que les statistiques sont très en deçà du niveau national. Les besoins de la population vieillissante et la baisse du nombre d'étudiants en médecine admis en deuxième année (« numerus clausus », en constante augmentation depuis 1999 cependant), ont causé le regroupement des praticiens sur les grandes agglomérations, au détriment des villes moyennes et des zones rurales.
À Blois, cette situation « préoccupante » a un impact sur l’hôpital, qui peine à recruter certaines catégories de spécialistes (notamment des anesthésistes et des gériatres). La médecine de ville est aussi touchée, avec un manque flagrant de spécialistes (notamment d’ophtalmologues et de gynécologues) et peut-être bientôt de généralistes : au moins près de la moitié des 53 spécialistes et 70 % des 55 généralistes de la ville ont plus de 55 ans. À défaut de remplacements, il pourrait manquer à Blois 34 généralistes et au moins 21 spécialistes d’ici cinq ans. Face à ce constat, les collectivités et les acteurs locaux de la santé travaillent ensemble pour trouver des solutions.
Une politique volontariste
Bien que l’offre médicale ne soit pas de son ressort, la Ville a choisi d’agir, en établissant un premier contrat local de santé (CLS). Ce contrat liste les moyens de réduire les inégalités sociales et territoriales de santé. Concernant l’attrait et le maintien des professionnels de santé à Blois, trois actions ont été déterminées :
optimiser l'accueil des internes du centre hospitalier ;
favoriser la création de structures de santé pluridisciplinaires ;
et susciter des vocations de maîtres de stage (qui manquent en ville) et de médecins.
Un premier CLS a été signé pour la période 2012–2014, puis un second pour 2017–2019. L’élaboration du document a été pilotée par Sylvaine Borel, élue déléguée à la Santé et au Handicap, en partenariat avec l’agence régionale de santé (ARS). Il a été signé par l’hôpital, notament.
Si le centre hospitalier possède la particularité d’accueillir un grand nombre d’internes (une cinquantaine chaque année), peu d’entre-eux s’installent à Blois à la fin de leurs études. Pour les inciter à rester, la Ville développe une campagne de communication spécifique. Le but est de montrer aux internes que Blois offre un cadre de vie agréable, note Odile Soules, adjointe au maire en charge de la Santé. Avec tous ces étudiants, nous devons pouvoir attirer des médecins, notamment en explorant de nouvelles manières d’exercer, plus collectives.