Au fil de l’eau : le Gouffre de Blois

De construction médiévale, le Gouffre de Blois servait à alimenter en eau la ville ancienne.

histoire patrimoine culturel

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Au début du 16e siècle, à la demande de Louis XII, Pierre de Valence, alors chargé du développement des jardins du château, y réalisa d’importants aménagements en implantant un système hydraulique capable d’alimenter les fontaines de la ville.

Situé rue du Gouffre dans le centre ancien, ce réservoir était alimenté par la nappe phréatique et les eaux de ruissellement. L’eau était ensuite distribuée dans les fontaines de la ville. D’une profondeur de sept mètres, le Gouffre s’étend sur plusieurs galeries souterraines.

Lors des aménagements de 1511, le fontainier Pierre de Valence remplace la tuyauterie en plomb par des canalisations en terre cuite, et recouvre le réservoir d’un kiosque en pierre. La ville sera alors dotée d’un réseau de fontaines publiques. Au 18e siècle, l’ajout d’un escalier permettra un meilleur accès à l’eau. Le Gouffre fera ensuite l’objet de plusieurs aménagements.

La distribution de l’eau à travers les puits et les fontaines se faisait depuis le Moyen-âge. Étant un composant de l’architecture, les fontaines étaient décorées avec soin. Situées dans la ville basse, elles assuraient aux Blésoises et aux Blésois une alimentation en eau plus régulière que celle des puits. On compte alors sept fontaines : Saint-Jacques (la seule en fonction aujourd’hui), les Élus, Saint-Laumer, Louis-XII ou Grandes-fontaines (la plus ancienne), la Poissonnerie, Ave-Maria et celle de l’Hôtel de Ville (alors proche de la Loire). En 1806 le préfet Corbigny fait ajouter la fontaine qui porte son nom.

Outre la distribution de l’eau, ces fontaines étaient l’incarnation d’une politique d’embellissement de Blois. Chacune d’entre elles est porteuse d’une histoire. Le Gouffre est ouvert aux visiteuses et visiteurs pendant les Journées du patrimoine. À travers l’initiative « Le parcours des fontaines », l’histoire de ces lieux est contée avec enthousiasme à celles et ceux qui découvrent ou redécouvrent les artères de la Ville de Blois. Dans le cadre du projet Saint-Vincent, l’eau, élément historique structurant sur ce quartier, sera remise en valeur dans le projet d’aménagement des espaces publics.

Par Soucaneau Gabriel