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60 jeunes arbres ont été plantés pour créer une prairie boisée à Villiersfins.

environnement

Plan climat : agir pour le bien de toutes et tous

La Ville de Blois s’est engagée aux côtés d’Agglopolys dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un ambitieux plan climat-air-énergie territorial (PCAET), qui vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation au changement climatique à travers une série d’actions très concrètes.

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Adopter un plan climat-air-énergie territorial (PCAET) est une obligation pour toutes les agglomérations de plus de 50 000 habitantes et habitants. Agglopolys, qui en dénombre plus de 100 000, a donc logiquement mené cette démarche. Mais avec pour spécificité (les cas se comptent sur les doigts d’une main) de l’avoir depuis le début mutualisée avec sa ville-centre.

Plus ambitieux que la Cop 21

Le travail a commencé par un diagnostic de l’impact des deux collectivités sur le climat. Ce dernier a confronté les activités des services des deux collectivités à leurs émissions de gaz à effet de serre, et notamment à leurs consommations d’énergie. Ceci a permis de faire émerger des actions à prioriser (lire les encadrés plus loin). En outre, la réflexion a été étendue à d’autres parties prenantes. L’objectif était d’être plus responsable et solidaire dans tous les champs d’intervention de la collectivité, mais aussi d’avoir un rôle de locomotive et de coordinateur auprès des autres acteurs impliqués à l’échelle du territoire, notamment en matière sociale.

Mené entre l’automne 2015 et le printemps 2016, le diagnostic a été suivi d’une campagne de concertation impliquant les habitant·es, les agent·es, les élu·es et les responsables des structures engagées. Leurs remarques et suggestions ont été prises en compte lors de l’élaboration du plan d’actions, qui a été arrêté fin 2018. L’année 2019 a quant à elle été consacrée à l’approbation administrative du document par les autorités environnementales régionale et nationale.

Dans tous les cas, le PCAET se devait de respecter les engagements pris aux échelons « supérieurs », soit ceux issus de la COP 21 d’une part, et ceux inscrits dans le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) d’autre part.

Le plan se devait également de comporter deux grands piliers : la réduction de l’impact du territoire sur le réchauffement (à travers la limitation des émissions de gaz à effet de serre), et son adaptation au changement climatique d’ores-et-déjà amorcé (canicules, inondations, mouvements de terrain, perte de biodiversité, modifications sur l’agriculture, etc.).

Animer, accompagner et coordonner

Pour atteindre ces objectifs, une série d’actions très concrètes a été déterminée, au titre desquelles on trouve par exemple l’augmentation chiffrée des points de tri des déchets, de la part du compostage et du nombre de bâtiments raccordés au réseau de chaleur, la reconquête planifiée des logements vacants, l’installation anticipée d’espaces de réutilisation et de recyclage, ou encore la promotion organisée du développement des énergies renouvelables.

Aujourd’hui validé, le PCAET rassemble bon nombre d’actions déjà engagées. L’enjeu est que la transition écologique soit intégrée à tous les grands projets du territoire.

Et un, et deux, et trois labels !

À l’occasion des assises européennes de la Transition énergétique, qui se tiendront du 28 au 30 janvier 2020, Blois recevra le label Cap Cit’ergie qui récompense les collectivités pour la mise en œuvre d’une politique climat- air-énergie ambitieuse. Cette distinction viendra s’ajouter aux labels Écoréseau de chaleur, reçu par la Ville en 2019, et TEPCV (territoire à énergie positive pour la croissance verte), obtenu en 2015.

Des actions concrètes

  • Augmenter le nombre de point tri ;
  • étudier les potentiels et développer une unité de méthanisation sur le territoire ;
  • baisser la consommation de carburant des camions benne ;
  • augmenter la part du compostage ;
  • promouvoir des espaces de réutilisation et de recyclage.
  • Auditer et rénover énergétiquement le patrimoine communal ;
  • rénover le parc public dans le cadre du PRUIR ;
  • encourager la rénovation du parc privé via la plateforme Rénov’Énergie ;
  • valoriser les économies réalisées dans le cadre d’une rénovation exemplaire ;
  • augmenter le nombre des bâtiments raccordés aux réseaux de chaleur ;
  • PLUi HD : indiquer un critère énergétique pour les constructions neuves ;
  • augmenter la part d’énergie renouvelable dans nos consommations.
  • PLUi HD : Recentrer la population et les activités sur le coeur d’agglo et les pôles relais ;
  • reconquérir les logements vacants ;
  • réaliser un projet commercial au service du dynamisme du centre-ville de Blois : Saint-Vincent ;
  • transformer le quartier Gare ;
  • maintenir, reconquérir les terres agricoles ;
  • PLUi HD: indiquer un critère énergétique pour les constructions neuves dans certains secteurs ;
  • soutenir et valoriser les démarches collectives des entreprises.
  • Réduire les îlots de chaleur publics et ne pas en créer de nouveaux ;
  • maintenir les îlots de fraîcheur existants (espaces publics) et les renforcer si besoin ;
  • créer un nouvel espace boisé à Blois ;
  • PLUi HD : préserver les forêts existantes et faire planter un arbre dans les nouvelles habitations avec jardin ;
  • développer la végétation naturelle arborée en milieu agricole.
  • Réduire les îlots de chaleur existants et ne pas en créer de nouveaux ;
  • maintenir les îlots de fraîcheur existants (espaces publics) et les renforcer si besoin ;
  • poursuivre le plan Biodiversité en cours et préparer 2021–2025 ;
  • sensibiliser au risque de retrait/gonflement argileux (RGA) au sud et à l’ouest de Blois ;
  • intégrer le changement climatique pour les vignobles – partenariat européen pour l’innovation (PEI) Climenvi ;
  • stratégie de gestion de la ressource en eau ;
  • prévention des inondations / protéger la population.
  • Construire un projet agricole et alimentaire territorial (Paat) : une stratégie pour l’action en faveur du climat et d’une alimentation locale ;
  • augmenter la part du bio/local et lutter contre le gaspillage dans les repas servis par la collectivité ;
  • réduire la part de la viande à destination des scolaires.
  • Favoriser le télétravail via le déploiement de l’accès à internet par fibre optique ;
  • développer les véhicules en autopartage et le covoiturage ;
  • encourager les énergies non fossiles dans le transport ;
  • améliorer la vitesse commerciale des bus ;
  • investir dans les aménagements cyclables et les dispositifs de soutien au vélo ;
  • transformer le quartier Gare ;
  • accompagner le développement de tout type de plans de déplacement ;
  • réaliser une maison de la mobilité ;
  • favoriser la mobilité piétonne et assimilée dans les centre-bourg et en ville ;
  • développer le télétravail en interne au sein de la collectivité ;
  • réaliser un plan de déplacement d’administration (PDA) ;
  • développer la flotte de véhicules électriques/hybrides, hydrogènes ou GNV au sein de la collectivité ;
  • mettre en place la vignette Crit'Air sur les véhicules des services de la collectivité ;
  • mettre en œuvre l’indemnité kilométrique vélo ou forfait mobilité au sein de la collectivité ;
  • optimiser la centrale d’information multimodale JVMalin ;
  • favoriser la desserte ferroviaire de la gare de La Chaussée Saint-Victor ;
  • former les agents de la collectivité à l’éco-conduite ;
  • mettre en location le parc de véhicule de services électriques de la collectivité.
  • Étudier les potentiels et développer une unité de méthanisation sur le territoire ;
  • étudier les potentiels et développer la géothermie sur le territoire ;
  • augmenter la part d’énergie renouvelable consommée et produite au sein de la collectivité ;
  • développer la filière bois-énergie ;
  • soutenir le développement de coopérative locale d’énergie citoyenne ;
  • étudier la possibilité de faire de la récupération de chaleur sur les effluents des Step (station de transfert d’énergie par pompage) et bassin de rétention.
  • Développer une unité de méthanisation sur le territoire ;
  • réhabiliter les friches industrielles et maintenir, reconquérir les terres agricoles ;
  • développer la filière bois ;
  • soutenir l'agriculture périurbaine ;
  • développer la végétation en milieu agricole ;
  • Clim’Agri : diagnostic et mise en place d’actions auprès des actrices et acteurs agricoles ;
  • intégrer le changement climatique pour les vignobles.
  • Développer la commande publique responsable ;
  • dialoguer, échanger et sensibiliser autour des thématiques liés à l’air, l’énergie, le climat, et la biodiversité ;
  • accentuer la communication pendant les pics de pollution ;
  • maintenir le dispositif Famille à énergie positive ;
  • adapter les pratiques des agentes et agents de la collectivité pendant les pics de pollution ;
  • mettre en place une semaine du nettoyage numérique ;
  • former à l’écoconduite.

D’air et de fraîcheur

Au-delà de l’amélioration du cadre de vie des Blésoises et des Blésois, la végétalisation de la ville répond à d’importants enjeux en matière de stockage carbone et de qualité de l’air. C’est pourquoi le plan climat prévoit de réduire les îlots de chaleur publics, de ne pas en créer de nouveaux, de maintenir les espaces verts, d’aménager une nouvelle promenade boisée au nord de la rue André-Malraux (d’ici six ans), de préserver les forêts existantes et de faire planter un arbre dans les nouvelles habitations avec jardin.

Rénov’énergie, une plateforme pour les logements individuels

La France s’est donné pour objectif de faire disparaître la précarité énergétique en dix ans. Pour y répondre à son échelle, Agglopolys a mis en place la plateforme Rénov’énergie, qui propose aux propriétaires ayant un projet de rénovation énergétique un accompagnement complet, depuis la détermination des travaux à réaliser jusqu’au suivi du chantier, en passant par la sélection des artisans et le montage financier du dossier (intégrant les différentes aides pouvant être mobilisées).

Renseignements : Adil 41 – espace info énergie (EIE) au 02 54 42 10 00

Un territoire bien dans son assiette

Adopter une stratégie alimentaire ne répond pas seulement à un objectif de santé publique, mais aussi à des enjeux économiques et climatiques, à travers la relocalisation des productions et la lutte contre le gaspillage.

Ainsi, les trois collectivités du Pays des Châteaux (Agglopolys, Beauce-Val de Loire et Grand Chambord) ont construit un projet alimentaire agricole et territorial (Paat) au titre duquel a été élaboré en décembre un plan d’actions aujourd’hui mis en œuvre, avec pour objectif de faire se rencontrer production et consommation locales.

Parallèlement, Blois s’est engagée à augmenter la part du bio et des produits locaux dans les repas de la restauration scolaire, à proposer davantage de menus végétariens, à mettre en place un plan de lutte contre le gaspillage, à supprimer tout produit à base d’huile de palme et à sensibiliser la population à ces bons comportements alimentaires.

Des alternatives à la voiture

Pour rendre la mobilité plus vertueuse, l’ambition la plus élémentaire consiste à limiter les déplacements. En ce sens, le plan climat vise à favoriser le télétravail via le déploiement de l’accès à internet par fibre optique.

Lorsque le déplacement ne peut être empêché, une solution est de le mutualiser, d’où l’intention de rendre les transports en commun plus attractifs, grâce à des aménagements de voirie permettant aux bus d’améliorer leur vitesse commerciale.

Enfin, le troisième volet consiste à renforcer les dispositifs de soutien au vélo et à investir dans le développement des aménagements cyclables, à travers la création de pistes, bandes et double-sens cyclables, de voies vertes et de zones de rencontre, d’aires d’accueil des cyclotouristes, mais aussi, d’ici six ans, d’une nouvelle passerelle cyclo-piétonne sur la Loire.

Le plein d’énergie… renouvelable

C’est l’une des grandes ambitions du plan climat : multiplier par 1,5 la production d’énergie renouvelable sur le territoire d’ici 2026 et favoriser son utilisation.

Diverses pistes sont envisagées, dont la méthanisation, la géothermie, le solaire et, dans une moindre mesure, l’éolien. L’objectif est d’atteindre une production supplémentaire de 111 GWh toutes sources confondues. En ce sens, le programme prévoit notamment de soutenir le développement de coopératives locales d’énergie citoyenne.

Par Anne-Sophie Perraudin