environnement développement durable

Entretien avec Djino-Kisito Ondongo, membre de la convention citoyenne pour le climat

Hasard du tirage au sort, parmi les 150 citoyennes et citoyens qui ont participé à la Convention citoyenne pour le climat* figuraient deux personnes habitant à Blois : Monique Barrault et Djino-Kisito Ondongo. Ce dernier, qui vit à blois depuis 1998, a fait partie du comité de gouvernance de la Convention. Rencontre.

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Quand et comment avez-vous été contacté ?

J’ai été appelé au téléphone au mois de septembre 2019, mais sur le coup, pensant que c’était une arnaque j’ai raccroché immédiatement ! Quand, deux heures plus tard, la dame m’a rappelé, j’ai pris le temps de l’écouter. Jusqu’alors je n’étais pas insensible aux questions de changement climatique, sans m’être toutefois impliqué. Lorsqu’elle m’a demandé si j’étais prêt à participer à la Convention citoyenne, j’ai hésité un peu, puis j’ai donné mon accord. Ensuite c’est allé assez vite puisque la première session a eu lieu les 3, 4 et 5 octobre, au Conseil économique et social, à Paris, comme pour toutes les autres ensuite.

Avez-vous le sentiment d’avoir appris des choses ?

Bien sûr. Nous avons fait en neuf mois le travail de deux mandatures, nous a-t-on dit. On a épuisé des tonnes de documents, écouté, à notre demande et en toute indépendance, toutes sortes d’experts et de personnalités, des PDG de grandes sociétés comme ADP (Aéroports de Paris) ou Danone, nous avons reçu Nicolas Hulot et beaucoup d’autres… En arrivant on ne savait rien. En ce qui me concerne ça a tout chamboulé. J’ai réalisé l’ampleur des problèmes, à quel point la France est en retard dans ce combat. Cela a été une vraie claque. Et pourtant en France le potentiel humain est là, les idées aussi. Le problème c’est l’inertie de la politique, dans la mise en place et dans l’application des lois. Mais tous les membres de la Convention sont repartis bien décidés à ne rien lâcher !

Cette convention a-t-elle changé votre vision de l’avenir ?

Aujourd’hui je suis optimiste, car je pense qu’il n’est pas encore trop tard. J’invite le plus grand nombre à lire le rapport, accessible sur le site de la convention, car il y a vraiment de bonnes choses, et à arrêter maintenant de parler et à prendre le problème à bras le corps, passer aux actes. Je pense aussi que pour que les mesures, les recommandations de notre rapport fonctionnent, il faut commencer au niveau local, dans les territoires. J’ai d’ailleurs été contacté par trois personnes de la nouvelle équipe de la Ville de Blois pour échanger sur les initiatives en matière de gaspillage alimentaire, cantines scolaires, passoires énergétiques, circuits courts…

* Cette Convention avait pour mission de proposer des mesures permettant de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, dans un esprit de justice sociale.