Si ce n’est à considérer que certaines lectrices et certains lecteurs ont redécouvert la bande-dessinée durant le confinement, force est de constater que l’année 2020 n’a pas vraiment pu être celle de la bd, tel que l’avait escompté le ministère de la Culture. Comme beaucoup de festivals, ceux consacrés au 9e art ont pour la plupart été reportés, voire annulés. Pour autant, oasis dans le désert, bd BOUM a résisté : sa 37e édition se tiendra comme convenu du 20 au 22 novembre prochains.
Si l’événement a pu être maintenu, « c’est grâce à son modèle économique », explique Bruno Genini, son directeur. « Comme l’entrée est gratuite, le festival ne se met pas en péril si le public est moins nombreux, ce qui sera vraisemblablement le cas. »
« Dès le mois de mai, l’équipe de bd BOUM a entrepris de revoir l’organisation de l’événement afin qu’il puisse intégrer les mesures sanitaires, tout en élaborant une programmation certes moins dense que d’ordinaire mais d’une grande qualité, à destination des scolaires, des professionnels, des personnes éloignées des pratiques lectorales et, bien entendu, du grand public », souligne Fabienne Quinet, adjointe à la ville culturelle.
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Toujours en visite libre, une dizaine d’expositions émaillera les différents lieux du festival, de la Maison de la bd (« Les mondes d’Émile Bravo » et « Plaidoyer »), en passant par la bibliothèque Abbé-Grégoire (Timo l’aventurier et Révolution) ou l’Hôtel de Ville (« On se reposera plus tard »).
Les autres animations du festival seront accessibles sur réservation via le site internet de la Maison de la bd. Parmi elles, des ateliers jeunesse, des rencontres d’auteurs (notamment avec Tronchet), des cafés littéraires (« Watchmen » et « La BD africaine francophone ») et un café historique (avec Emile Bravo), une conférence (« Blois en images »), des lectures d’Emmanuel Guibert, une projection-rencontre (HUB au bout des doigts), du cinéma (Ariol et Ma maman est en Amérique), un spectacle vivant (Timo l’aventurier) et un concert dessiné, le tout couronné par la traditionnelle cérémonie de remise des prix du festival, le samedi 21 novembre.
Plaidoyer en avant-première
Plus spécifiquement, une exposition à la Maison de la bd et une rencontre d’auteurs seront consacrés au dernier ouvrage publié par bd BOUM (et les éditions PLG) : Plaidoyer pour les histoires en forme de champ de blé et de flamme d’allumette soufrée. Derrière ce titre original (tiré d’un édito de Moebius pour Métal hurlant) se cache un essai sur la bande-dessinée « picturale », au sein duquel le scénariste Frédéric Debomy a réuni un plateau international de 8 auteurs aux approches graphiques fortes.
On ne peut que souhaiter à ce nouvel ouvrage le même succès que celui rencontré par son prédécesseur, La troisième population, traduit en anglais et publié aux États-Unis depuis le mois d’octobre. Plaidoyer, lui, ne rejoindra les rayons des librairies qu’en décembre, mais il sera disponible en avant-première à l’occasion du festival.
bd BOUM et Blois, à l’honneur des Golden Comics Award de Taïwan
Plusieurs pays et villes de bd étaient salués lors de l’événement organisé par le ministère de la culture de Taïwan, en septembre dernier. Blois représentait la France, aux côtés de Bruxelles pour la Belgique. Étaient à l’honneur : l’escalier Denis-Papin, la Maison de la bd et le festival bd BOUM.
Chaque année, la Maison de la bd accueille des auteurs en résidence, comme les dessinatrices taïwanaises Ho Hsueh-Yi en 2018 et Chen Hsiao-Han en 2019. D’autres auteurs étrangers sont pressentis pour être bientôt accueillis à Blois.
Émile Bravo fait boum
Seul auteur Jeunesse à avoir reçu le prix Grand Boum–Ville de Blois, en 2019, Émile Bravo sera à l’honneur de cette 37e édition. Deux expositions seront consacrées pour l’une à l’ensemble de son œuvre (à la Maison de la bd), pour l’autre à son fameux Spirou de la Seconde Guerre mondiale (au Centre de la Résistance). L’auteur accompagnera une visite commentée de la première (le dimanche, sur inscription) et participera à un café historique sur le thème de la seconde (le samedi à 16h, à la Fondation du doute). Pour les plus jeunes, Ma maman est en Amérique sera projeté aux Lobis le dimanche à 11h.
La Maison de la bd a 5 ans
Certes, la Maison de la bd n’a pas pu fêter son anniversaire le 4 avril, comme prévu, mais pour son équipe et ses soutiens, son succès est le plus beau des cadeaux. En 5 ans, la structure s’est imposée comme un haut lieu du monde de la bande-dessinée d’une part, et de la vie culturelle blésoise d’autre part. Plus de
75 000 personnes (dont près de 10 000 élèves) ont passé ses portes, pour découvrir ses expositions, participer à ses ateliers scolaires, suivre ses cours à l’année et ses stages durant les vacances, prendre part à ses workshops
ou assister à ses colloques annuels, sans compter les artistes accueillis en résidence. « À l’origine, la Maison de la bd était un pari », explique Bruno Genini, son directeur. « Aujourd’hui, nous pouvons nous féliciter du résultat. »
« On se reposera plus tard », à l’Hôtel de Ville
Du 2 au 30 novembre, l’Hôtel de Ville accueillera une exposition consacrée à l’album On se reposera plus tard, édité par bd BOUM en octobre. L’association n’en est pas à son coup d’essai en matière de bande-dessinée-reportage abordant des thématiques sociales. Après la surdité, l’illettrisme ou la prison, c’est à la question du vieillissement qu’elle s’intéresse. L’autrice Brigitte Luciani et la dessinatrice Claire Le Meil se sont plongées dans l’univers de la Marpa de Monteaux pour livrer cet opus touchant dont des planches originales orneront le hall de la Mairie.
Ariol, 20 ans déjà
Voilà déjà 20 ans que l’auteur Emmanuel Guibert, Grand Boum–Ville de Blois 2010, a imaginé Ariol, le petit âne bleu dont il a confié le dessin à l’illustrateur Marc Boutavant.
Pour célébrer cet anniversaire, le festival consacre à l’univers de cet attachant personnage la grande exposition scénographiée de sa 37e édition. Traditionnellement réalisée par les jeunes du Centre départemental de soins d’accompagnement et d’éducation (CDSAE) du Val de Loire, elle prendra exceptionnellement place dans les jardins de l’évêché. Ludique et interactive (dans le respect des gestes barrière), l’installation présentera Ariol, ses amis, ses aventures et son évolution, tant dans son dessin que dans les adaptations dont il a fait l’objet sur petit et grand écrans.
Dans la continuité, le film d’animation Ariol prend l’avion (et autres têtes en l’air) sera projeté au cinéma Les Lobis le mercredi 18 novembre à 16 h et le dimanche 22 novembre à 11 h.
Covid-19 : bd BOUM dans la rigueur
« Nous avons conçu le festival en fonction de la situation sanitaire », explique Bruno Genini, directeur de bd BOUM. Le port du masque sera obligatoire et du gel hydro-alcoolique sera à disposition. Les jauges seront réduites dans les salles de spectacles et d’animations. Quant auxateliers et rencontres, ils ne seront accessibles que sur inscription. D’où l’intérêt de bien penser à réserver, sur www.maisondelabd.com
En pratique
37e bd BOUM, festival de bande-dessinée
- Du 20 au 22 novembre
- www.bdboum.com
- www.maisondelabd.com
- Entrée gratuite
- Renseignements : 02 54 42 49 22
- Maison de la bd : 3, rue des Jacobins