bd BOUM retrouve ses couleurs pour 2021

De tous les scénarios que nous avions envisagés, c’est le pire qui a eu lieu, se remémore Bruno Genini, directeur de bd BOUM, en évoquant l’annulation quasi-totale de la 37^e édition du festival, l’année dernière. Le travail mené par l’équipe de l’association, heureusement, n’a pas été totalement vain.

Maintenue en dépit de tout, sa nouvelle proposition destinée aux scolaires, basée sur des rencontres d’auteurs et des ateliers organisés au sein des écoles, a rencontré un franc succès. Intitulée « bd en classe », elle est amenée à s’installer durablement dans la programmation.

Cette année, elle inaugurera le festival dès le 8 novembre par 10 jours d’interventions dans les écoles - enrichis de créneaux d’accueil à la Maison de la magie. En complément, la traditionnelle journée scolaire du vendredi, conservée mais « recentrée », s’attachera à proposer un spectacle, des lectures et un cycle cinéma aux élèves de primaires, ainsi que quelques rencontres d’autrices et auteurs aux élèves de collèges, lycées, et d’enseignement supérieur.

Posy Simmonds en haut de l’affiche

Pour le reste, le festival retrouve la formule qui a fait son succès. Menée par son nouveau président, Jean-Charles Enriquez (qui a repris en juillet le flambeau tenu pendant 13 ans par Jean-Pierre Baron), l’équipe de l’association n’a pas ménagé ses efforts pour préparer cette édition dans les règles du 9^e art.

Sur le site de la Halle aux grains, le salon du Livre accueillera 79 exposants et 200 auteurs et autrices en dédicace, dont en premier lieu Posy Simmonds, « la grande dame de la bd britannique », titulaire du prix Grand Boum–Ville de Blois 2020.

Comme le veut la tradition, la lauréate a dessiné l’affiche de l’édition, participera à une rencontre avec le public (le samedi à 17 h à l’auditorium de la bibliothèque Abbé-Grégoire) et accompagnera la visite commentée (le dimanche à 11 h) de la vaste exposition qui lui sera consacrée à la Maison de la bd.

Les festivalières et festivaliers pourront y découvrir toute l’étendue de son art, qui s’illustre tout à la fois dans les pages du journal The Guardian (depuis 1977), de ses romans graphiques et albums jeunesse. Tel que l’explique Bruno Genini, le festival, en la mettant à l’honneur, affiche sa volonté de « sortir la bd de ses cases ».

RITA à l’Hôtel de Ville

Parmi la douzaine d’expositions qu’accueillera le festival, celle présentée dans le hall de l’Hôtel de Ville (du 29 octobre au 29 novembre) s’inscrit également dans cette ambition de s’affranchir du cadre traditionnel de la bande-dessinée. À travers une série d’originaux, les visiteuses et visiteurs pourront y découvrir le riche univers du « prozine » RITA, belle revue ouverte et collaborative imaginée par Jeff Pourquié et Tanguy Ferrand. Au-delà de cet objet décalé mêlant photos, textes et dessins, les deux auteurs témoignent encore de leur liberté d’expression en proposant un concert scénographié intitulé JÂZe (le vendredi à 21 h 30 au bar Le 12).

Une programmation éclectique

Tel qu’en témoigne encore cet intermède musical, l’esprit bd BOUM prône l’ouverture. Nous estimons important de créer des ponts avec d’autres disciplines artistiques, souligne Bruno Genini. Dans la même idée, les visiteurs pourront assister à la projection en avant-première du long-métrage Zaï Zaï Zaï Zaï (avec Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu et Yolande Moreau), dont le scénario est tiré d’une bande-dessinée (le vendredi à 20 h 30 aux Lobis).

La programmation est tout aussi éclectique pour les plus jeunes, à qui sont proposés six ateliers ludiques et créatifs (notamment à la Maison de la bd), un film d’animation (Kérity, le dimanche à 11 h aux Lobis), un spectacle et des Contes illustrés (respectivement le samedi et le dimanche à 15 h dans l’Hémicycle de la Halle aux grains). Sans compter la vaste chasse aux monstres de Stan Manoukian, qui ne manquera pas de mener petits et grands aux quatre coins du centre-ville plus que jamais en ébullition.