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Caricature supposée de François 1er.

patrimoine culturel archives histoire

Un registre des Archives municipales de 1517 à la Villa Médicis

Le trésor le plus précieux des Archives municipales s’offre une escapade en Italie : direction l’Académie de France à Rome – Villa Médicis pour s’exposer au regard des toutes celles et ceux passionnées d’histoire et de dessin.

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Un registre des Archives municipales de Blois exposé à la Villa Médicis à Rome

Après Chambord et son exposition 1519–2019 : l’utopie à l’œuvre, notre registre de compte municipal (1517–1518) continue ses aventures à l’occasion de l’exposition Gribouillage. Faire et défaire le dessin qui aura lieu du 2 mars au 29 juin 2022 à la Villa Médicis à Rome… puis aux Beaux-arts de Paris à l’automne !

Mais pourquoi ce registre suscite-t-il tant d’intérêt ? C’est le dessin à l’encre qu’il contient qui attire l’attention : une caricature supposée de François 1er, un gant dans sa main droite, le pied posé sur un objet rond (balle de paume, globe terrestre ou de majesté ?), surmonté de la légende La force d’arcules.

Cette dernière appuierait l’identité du personnage car l’image du héros mythologique fut très tôt associée à François 1er pour en faire un symbole de vertu, de force et de courage. De plus, le registre est contemporain de la construction de la façade des Loges du Château royal de Blois, décorée de bas-reliefs représentant les travaux d’Hercule.

Cette figure royale serait l’une des premières caricatures politiques connues à ce jour et, par conséquent, une pièce « d’extrême importance ».

En 2006, le Château royal de Blois présentait néanmoins une autre hypothèse dans son exposition François 1er, images d’un roi, de l’histoire à la légende. Avec ce « pourpoint serré et les chausses bouffantes semblant évoquer le costume du règne d’Henri II », ne serait-ce pas plutôt un croquis du fils, reprenant ce symbole, dessiné quelques années plus tard ? François 1er ou Henri II, l’un comme l’autre intéressent Diane Bodart et Francesca Alberti, commissaires de l’exposition de l’Académie de France (en collaboration avec Philippe-Alain Michaud du Centre Georges-Pompidou).

Cette figure royale serait en effet l’une des premières caricatures politiques connues à ce jour et, par conséquent, une pièce « d’extrême importance » pour leur exposition qui explorera la pratique du gribouillage dont « les expérimentations à l’origine de la caricature au début de l’époque moderne, depuis Léonard et Michel-Ange jusqu’à Le Bernin ».

Ce registre étant une archive publique, il est protégé par le statut de trésor national et c’est donc avec l’autorisation des Archives de France qu’il sera escorté en Italie début février.

Par Élodie Taupin. Article modifié le 24 janvier 2022 (nouvelles dates d’exposition).