Les dangers du protoxyde d’azote

Surnommé le « gaz hilarant », le protoxyde d’azote est devenu un phénomène de mode lors des soirées de fêtes. Pourtant, ses dangers pour la santé sont bien réels.

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Sensibiliser les jeunes au protoxyde d'azote

Article par Émilie Marmion

Le protoxyde d’azote est un gaz utilisé à la base pour la pâtisserie. Ses cartouches en aluminium servent à faire monter en pression un liquide dans un siphon, pour le transformer en chantilly. En usage détourné, le gaz est inhalé par transfert dans un ballon de baudruche. Ces produits sont en vente libre sur internet ou dans les commerces (la loi no 2021-695 du 1er juin 2021 interdit la vente aux personnes mineures), rendant leurs consommations faciles et accessibles (quelques euros).

Le protoxyde d’azote est aussi connu pour son usage en anesthésie, c’est même de là que provient son surnom de « gaz hilarant », provoquant des fous rires, un état d’euphorie et des hallucinations au bout de quelques secondes seulement.

À première vue, on pourrait penser que ces effets sont anodins, mais la durée très courte de ces sensations (3 minutes) entraîne une dépendance très forte et les risques pour la santé sont bien réels.

Des risques avérés pour la santé

Les effets immédiats sont multiples :

  • brûlures de la bouche engendrées par le froid du gaz libéré directement depuis la cartouche ;
  • asphyxie ;
  • risque de chute lié aux vertiges ;
  • désorientation ;
  • parfois perte de connaissance.

En cas de consommation fréquente, on constate des problèmes de santé plus graves comme des paralysies et les mêmes effets que les autres drogues, à savoir une dépendance, des troubles de l’humeur, de la mémoire et des risques cardio-vasculaires. Si la consommation détournée du protoxyde d’azote n’est pas nouvelle, il a été constaté une forte accélération du phénomène ces deux dernières années. Comme tout citoyen, j’ai pu observer pendant les confinements, l’apparition de ces cartouches en inox, par terre, dans les rues de Blois. Avec Benjamin Vételé (ndlr : adjoint à la ville éducative), nous avons commencé à travailler avec les services de la Ville sur ce que nous pouvions faire déclare Mourad Salah-Brahim, conseiller délégué à la jeunesse.

Sensibiliser, prévenir et accompagner

Les services Jeunesse, Santé et Prévention, toujours en veille sur les questions de santé, travaillent de concert depuis plusieurs mois avec les associations et professionnels de la santé pour informer les jeunes et leurs parents sur ce sujet. Rachid Belarbi, coordinateur du service Jeunesse et Vie étudiante, témoigne : Nous avons organisé des ateliers de prévention dans les écoles et les Espaces jeunes. En février, les jeunes ont organisé un plateau radio à La Fabrique avec Chloé Barthélémy, de l’association Addictions France. Mylène Cormier, en charge de la Prévention à la Ville poursuit : En mars, une opération de sensibilisation s'est déroulée au CFA BTP en partenariat avec Oppelia VRS. Prochainement, nous organiserons une action à destination des professionnels (principaux de collèges, acteurs du champ de la santé, éducation, centres sociaux, etc.).

Autant d’actions qui ont pour but de faire passer ce message : attention au danger qui touche notre jeunesse, le protoxyde d’azote n’est pas anodin et peut entraîner des risques pour la santé. Parlez-en avec vos ados et n’hésitez pas à vous faire aider.

S’informer, comment être aidé·e ?

1 question à…

Malik Micouleau
coordinateur au Centre de réduction des risques de consommation des drogues

En quoi le protoxyde d’azote est addictif ? Comment limiter les risques ?

Comme tous les produits qui procurent du plaisir, l’addiction entre en jeu dès que les personnes souhaitent revivre une expérience de manière répétée pour retrouver cet état. L’effet très bref du protoxyde entraîne l’envie de recommencer immédiatement. Plus on va utiliser le produit et plus on va le tolérer et donc, les effets recherchés seront moins importants. D’où ce besoin de consommer plus fréquemment et en plus grande quantité ce qui constitue un danger réel pour la santé. Des solutions d’accompagnement existent pour sortir de ce cercle vicieux (voir coordonnées plus haut sur cette page).