Fouilles archéologiques de l’îlot Saint-Vincent : les découvertes se poursuivent

Six mois se sont déjà écoulés depuis le lancement des fouilles archéologiques préalables à l’aménagement du Carré Saint-Vincent. Au fil des décapages, les archéologues de l’Inrap multiplient les découvertes passionnantes, et parfois même étonnantes.

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Publié le

par Céline Berthenet

La fouille a bien avancé, déclare Didier Josset, responsable d’opération à l’Inrap. Depuis notre dernière visite sur le chantier, les archéologues sont en effet descendus plus profondément dans le sous-sol. Aux quatre coins des 6 250 m² de la parcelle fouillée, les fondations de bâtiments disparus émergent des sondages et des tranchées. En s’approchant d’une large excavation pratiquée sous la rue du Pont-du-Gast, Didier Josset désigne les vestiges d’une voie beaucoup plus ancienne, aménagée aux 12e–13e siècles. Une série de blocs de pierre alignée sur cette rue médiévale suggère la présence d’un trottoir emprunté par des Blésois·es il y a bien longtemps.

Si d’autres découvertes — à l’instar de traces rougeoyantes imprimées dans le sol par un atelier de forge — témoignent de la vie commerçante du faubourg au Moyen Âge, c’est bien l’époque moderne qui accapare pour le moment l’attention de Didier Josset et de son équipe. Au sud du chantier, un bâtiment emblématique de la Renaissance est en effet apparu sous les truelles des archéologues. Il s’agit d’un jeu de paume édifié au début du 16e siècle, sous le règne du roi Louis XII. Ses dimensions sont de 33 m de longueur sur 10 m de largeur, explique le responsable d’opération. Un sol en tomettes, les fondations des galeries réservées aux spectateurs ainsi qu’un « tambour » (angle de mur à 40° sur lequel rebondissait la balle) comptent parmi les vestiges mis au jour. Des trouvailles qui laissent imaginer le mode de vie fastueux des courtisans à la Renaissance. Mais ce chapitre de l’histoire comporte aussi quelques pages sombres. Non loin du jeu de paume, la découverte d’un squelette soulève des interrogations : Ce n’est pas une sépulture, indique Didier Josset, Cet individu a été jeté là. Il pourrait s’agir d’un “fait divers” ou d’une victime des guerres de Religion. Affaire à suivre…

Ouverture du chantier au public lors des journées européennes de l’Archéologie, les 18 et 19 juin 2022.