La Fondation du doute se réinvente

Bien que tout de blanc et de noir, le nouvel habillage de l’escalier Denis-Papin annonce la couleur : cette saison, la Fondation du doute est à l’honneur ! Fin septembre, elle fêtera, avec les Blésoises et les Blésois, les 60 ans du mouvement artistique Fluxus auquel elle est notamment dédiée. Mais avant cela, le 2 juillet, elle rouvrira ses portes après 9 mois de travaux, dévoilant des espaces réaménagés, une scénographie réinventée et un fonds d’œuvres renouvelé.

culture

Publié le

par Anne-Sophie Perraudin

Notre article complet

L’inauguration de la Fondation du doute remonte à 2013. Auparavant, ses locaux de la rue de la Paix, idéalement situés entre l’école d’art et le conservatoire de musique, étaient occupés par le Musée de l’objet. En 1995, l’artiste Ben Vautier avait habillé leur façade de son percutant Mur des mots. Aussi, quand l’heure fut venue pour le Musée de passer le relais, l’idée a émergé d’en faire un portail vers son univers.

Grand collectionneur d’œuvres Fluxus, l’artiste a accepté de prêter son fonds à la Ville. Gracieusement, mais avec l’idée de sortir des « musées battus » et de faire vivre l’esprit de ce mouvement hors-cadre. Deux autres collectionneurs, Gino Di Maggio et Caterina Gualco, se sont joints au projet. Par contrat, ils ont mis leurs œuvres à disposition pour une durée de 8 ans… jusqu’à 2021, donc, heure du bilan. Verdict ? Fluxus continue !, s’exclame Alain Goulesque, directeur de la Fondation du doute – reprenant le slogan choisi pour accompagner la réouverture.

En 8 ans, la Fondation du doute s’est imposée comme le premier site mondial consacré au mouvement Fluxus, et comme un lieu à part entière de l’offre culturelle blésoise. Sa collection permanente, ses expositions temporaires, ses concerts et ses happenings ont accueilli plus de 300 artistes et attiré des milliers de visiteuses et visiteurs. Pour autant, le travail n’est pas fini, note Alain Goulesque. Il nous appartient de pousser encore plus loin la diffusion de l’histoire et de l’esprit Fluxus.

Du même avis, le maire et les trois prêteurs ont acté leur désir de poursuivre l’aventure à travers un nouveau contrat de prêt de 5 ans. Dès que nous avons eu le feu vert, nous nous sommes lancés dans ce nouveau projet avec ce nouveau café, cette nouvelle scénographie et ces nouvelles œuvres, relate le directeur. Et comme l’esprit du mouvement incite le public à être artiste et interprète, nous avons apporté un soin particulier à ce que cela se concrétise dans le parcours de visite.

Pour commencer, le Fluxus, café boutique prend son indépendance : une entrée spécifique permettra au public extérieur d’y accéder via la rue Franciade. Totalement réaménagé et redécoré, il pourra adopter plusieurs configurations selon sa programmation, accueillera les expositions d’artistes émergents et hébergera le Centre mondial du questionnement (autrefois situé à l’étage). Le parcours de visite, quant à lui, commencera par le second niveau pour se poursuivre au premier. Contrairement à la version précédente, où le public découvrait Fluxus « par les individus » (1 mur, 1 artiste), il le fera cette fois via les différents thèmes qui le caractérisent. Nous avons créé 11 espaces correspondant aux 11 dénominateurs communs du mouvement, explique Alain Goulesque.

Ainsi, de la musicalité à l’internationalisme, en passant par l’expérimentation ou l’éphémère, le visiteur traversera l’histoire du mouvement en même temps que les concepts qui le définissent, toujours les sens en éveil : ici une douche sonore, là des Fluxfilms en cascade, entre les deux une table à jouer, plus loin un livret à réaliser ou une carte à envoyer au bout du monde… Et partout, des œuvres à contempler : certaines inédites, dénichées dans l’exploration des trois fonds, et d’autres inconditionnelles. La nouvelle présentation invite le visiteur à porter un regard neuf sur les pièces anciennes, note Alain Goulesque.

Enfin, le Pavillon d’exposition hébergera jusqu’au 28 août les « Forty flags » de Ben Patterson, qui évoquent 40 artistes majeurs en 40 étendards, ainsi qu’un atelier participatif où chacune et chacun pourra confectionner son drapeau - qui viendra pavoiser la Fondation du doute pour les festivités du 24 septembre, quand seront célébrés les 60 ans de la naissance de Fluxus.

Une question à…

Fabienne Quinet
adjointe au maire en charge de la ville culturelle

La Fondation du doute est un lieu important en termes d’enseignement et de transmission de l’art contemporain. Elle a sa place dans le paysage culturel de Blois et de son territoire élargi et apporte une offre unique au sein de notre ville. Elle possède l’immense force de rendre l’art accessible à tous et d’inciter chacun à développer son esprit critique en étant soi-même créatif et inventif. Avec Fluxus 2, le mouvement perdure et se renforce, pour toucher un public toujours plus large avec un parcours de visite à l'aspect participatif.

Programmation estivale 2022

  • Évènement — le 2 juillet 2022, à partir de 11 h
    • Discours et réouverture des espaces d'exposition et du Fluxus, café boutique.
    • Atelier de sérigraphie mobile au pied de l’escalier Denis-Papin, de 13 h à 17 h 30.
      (Un sac en toile offert en édition limitée, sur présentation du coupon à retirer à l’accueil de la Fondation du doute le 2 juillet, dans la limite des stocks disponibles.)
  • Exposition « Forty Flags » de Ben Patterson — du 2 juillet au 28 août 2022
    • Pavillon d’exposition.
    • La fabrique des étendards : atelier de confection de drapeaux destinés à pavoiser le site (sur inscription).
  • Médiation estivale — du 12 juillet au 13 août 2022
    • 4 rendez-vous quotidiens pour découvrir la Fondation et ses différents espaces au gré des envies, du mardi au samedi à 15 h, 15 h 45, 16 h 30 et 17 h 15 (durée : 30 minutes).
  • Concert : trio YOU — le 22 juillet 2022 à 19 h
    • Le Fluxus, café boutique
    • Cour du cloître - Entrée libre et gratuite.
    • Night so free, wild wild sea, les textes du poète irlandais Vincent Divilly mis en musique.
  • Concert : Les Pompiers — le 28 juillet 2022 à 19 h
    • Le Fluxus, café boutique
    • Cour du cloître - Entrée libre et gratuite.
    • Une invitation à bien tendre l’oreille autant qu’à se laisser porter par la danse.

Chiffres clés

  • 400 œuvres et documents issus des collections personnelles de Ben Vautier, Gino Di Maggio et Caterina Gualco.
  • Plus de 40 artistes ayant traversé le mouvement Fluxus, dont l’ensemble de ses représentantes et représentants majeurs, de George Brecht à Yoko Ono.

Continuez votre visite…

Des dizaines de tableaux-écritures de Ben accrochés à la façade de la Fondation du doute forment le Mur des mots.

Fondation du doute

La Fondation du doute est un lieu vivant d’apprentissage, d’exposition, d’expression et d’interrogation sur l’art grâce à sa collection d’art contemporain, une place active où règne l’esprit « Fluxus ».