Pro A : « Nous entrons dans une autre galaxie »

Le 11 juin 2022, après bien des rebondissements, les joueurs de l’ADA Blois Basket remportaient à Antibes les « playoffs » de Pro B. Paul Seignolle, président du club, et Marc Gricourt, maire de Blois, reviennent sur ce parcours extraordinaire et cette magnifique victoire, synonymes d’accession en Pro A et livrent leurs ambitions pour l’avenir.

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L’ADA Blois Basket est championne de France Pro B chez les Espoirs et l’équipe 1e accède à la Pro A après avoir remporté les play-offs. Quelle saison ! Quel est votre ressenti ?
Paul Seignolle : Après la victoire, il m’a fallu un peu de temps pour réaliser ce que le club avait accompli. Aujourd’hui, je mesure le chemin parcouru depuis 2018, les succès, les désillusions, la résilience et le surpassement, jusqu’à ce fameux 11 juin à Antibes. Peu de clubs arrivent à faire un aussi beau parcours en aussi peu de temps. C’est une grande satisfaction pour le président que je suis, mais aussi pour Blois, son maire, ses habitants et, au- delà, ceux du département et de la région.
Marc Gricourt : C’est une grande joie, beaucoup d’émotions partagées et l’aboutissement de tout un travail : celui du coach et de ses équipes, des membres du bureau et de Paul Seignolle, qui a porté la stratégie du club. Leur exigence et la qualité de leur engagement ont mené à cette incroyable progression, et ce sont elles aussi qui ont encouragé la mobilisation des partenaires financiers qui accompagnent le club et peuvent s’enorgueillir, à leur niveau, d’avoir contribué à la victoire.
C’est la première fois qu’une équipe de sport collectif blésoise accède à ce niveau. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Marc Gricourt : En premier lieu, cela démontre la capacité que l’on a, dans des villes moyennes, à poursuivre de telles ambitions. Vu la réalité économique des collectivités, il est évidemment plus facile pour une métropole de porter le sport de haut niveau, mais nous apportons la preuve que nous aussi pouvons y arriver grâce à la mobilisation de tous, et notamment des partenaires privés. Au-delà, cette réussite jette un coup de projecteur sur la ville. C’est l’occasion de mettre en lumière, à travers la dynamique sportive et économique du territoire, la qualité de vie à Blois.
Quelles seront les ambitions du club pour cette saison ?
Paul Seignolle : Tout dépend des moyens que nous pourrons y mettre. Notre budget était le 7e du championnat de pro B et cela ne nous a pas empêché de gagner, mais là, nous entrons dans une autre galaxie. Il nous faut augmenter notre staff ainsi que la masse salariale, et il y aura d’autres dépenses. Financièrement, cela va être compliqué. Pour autant, oui, j’ai des ambitions. Quand j’ai pris la présidence du club, j’ai dit haut et fort que j’avais le rêve d’emmener une équipe au plus haut niveau. Désormais, l’objectif est d’y rester le plus longtemps possible. Certes, nous serons le Petit Poucet, mais nous ferons tout pour montrer ce dont nous sommes capables et continuer à offrir beaucoup de satisfaction.
La Ville est l’un des partenaires majeurs du club. Comment ce soutien se caractérise-t-il et quelle sera son implication cette année ?
Marc Gricourt : Nous réalisons depuis 14 ans des économies qui nous permettent de porter avec volontarisme nos politiques publiques, dont la vie associative et le sport de haut niveau. Nous augmentons cette année de 200 000 € notre soutien à l’ADA, passant notre participation à 600 000 €. Nous irons toujours au maximum de ce que nous pourrons faire, mais si nous voulons permettre au club de continuer sur sa lancée, la mobilisation doit être collective. Je parle pour Blois, mais pas uniquement. Les origines des supporters le montrent bien : l’équipe rayonne, au-delà même du département, sur toute la région. Les autres collectivités doivent répondre présentes de même que les partenaires privés.
On a vu la ferveur des supporters tout au long de la saison et pour ces playoffs. Le basket, c’est également un moment de partage et de cohésion ?
Paul Seignolle : Oui, et nous l’avons bien vu lors de notre retour à Blois. Rien n’était préparé et nous ne savions pas à quoi nous attendre. Cette liesse spontanée, c’était quelque chose de grandiose. J’ai ce flash de notre arrivée au Jeu de Paume, je me revois être obligé de dire au chauffeur du car de s’arrêter, et les supporters se presser aux vitres pour approcher les joueurs, les toucher. C’était un grand moment d’émotion. Et c’est là que l’on s’aperçoit qu’avec le sport, on peut rendre les gens heureux