Réforme des retraites : réaction de Marc Gricourt suite à l’intervention présidentielle

Retrouvez la vidéo de la réaction du maire de Blois, Marc Gricourt, à l’intervention présidentielle au sujet des retraites.

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Réforme des retraites : réaction de Marc Gricourt suite à l’intervention présidentielle

Madame, Monsieur,

La période que nous vivons sur le plan social et politique est préoccupante. Le président de la République, depuis 5 ans et la crise des gilets jaunes, nie la crise sociale dans notre pays, la réalité des injustices fiscales et sociales et brille par son absence d’ambition environnementale et écologique.

Cette crise, accentuée hier par la crise covid, est amplifiée aujourd’hui par les conséquences de l’inflation sur le pouvoir d’achat.
Le président ignore la crise démocratique qui en découle. Il a oublié les conditions de son élection en mai 2022 : une abstention toujours plus grande et préoccupante lors des scrutins et une mobilisation des démocrates contre l’extrême droite qui ne signifiait en aucun cas la validation de son projet libéral.

Un président et son gouvernement qui, depuis un an, usent du passage en force à l’assemblée nationale au détriment d’une démocratie parlementaire apaisée indispensable comme elle existe chez nos voisins européens et ailleurs dans le monde.

Le président et sa majorité, depuis trois mois, portent une réforme des retraites injuste, injustifiée et purement idéologique. Quand les deux tiers des Françaises et Français, quand 93 % des actifs expriment leur opposition à cette réforme, quand il y a unanimité et unité syndicale, quand depuis janvier des millions de manifestants se mobilisent dans la rue avec une jeunesse de plus en plus engagée car préoccupée par son avenir, comment persister ainsi et nier cette réalité ?

Cette réforme est un coup porté au pacte social républicain issu des grandes mesures du Conseil national de la Résistance, mesures confirmées et amplifiées dans la deuxième partie du 20e siècle par l’action syndicale et les gouvernements de gauche.

Mendès France reconnaissait que sous la 4 e République « tous les pouvoirs étaient concentrés dans les mains de l’Assemblée nationale », mais que sous la 5 e République, ils le sont dans les mains du président de la République. Et l’article 49.3 est véritablement la démonstration d’une démocratie confisquée par le pouvoir d’un seul.

Nous ne sommes plus en 1958, nous sommes dans une totale absence d’équilibre entre les principaux organes de l’État.

Comme des millions de Françaises et de Français, de nombreux élu·e·s se sont mobilisé·e·s contre cette réforme inique. J’ai d’ailleurs aujourd’hui adressé, avec plusieurs milliers d’élu·e·s, une lettre au Président de la République, lui demandant de retirer cette loi ou de la soumettre au référendum.

Nous sommes et restons aux côtés des citoyens. Des citoyens qui sont la République.

Ce jeudi, à Blois, à 14h30, devant la Préfecture, j’en appelle à la mobilisation citoyenne la plus forte de toutes celles et ceux qui croient et souhaitent que le fonctionnement de nos institutions soit plus démocratique et qui sont heurtés, choqués, meurtris par la façon dont le président de la République, son gouvernement et sa majorité se comportent.

Le président doit retirer sa réforme des retraites, ou consulter le peuple par référendum.
Cette arrogance du pouvoir, cette obstination sont un risque majeur pour la concorde nationale, la paix sociale, la garantie de notre démocratie pour aussi lutter contre l’extrémisme de droite, l’obscurantisme, le nationalisme qui pourraient en être les grands gagnants.

Mobilisons-nous en mémoire et respect aussi de celles et ceux qui se sont battus depuis plus d’un siècle pour faire de la France un exemple dans le Monde d’avancées démocratiques et sociales.

J’appelle à la manifestation pacifique mais massive jeudi !