Prévention des inondations : l’entretien nécessaire du lit de la Loire

Coordonnées par la direction départementale des Territoires de Loir-et-Cher (préfecture) dans le cadre du plan « Loire grandeur nature », des opérations de désencombrement du lit de la Loire sont programmées entre septembre et octobre 2023, pour mieux lutter contre le risque d’inondation. Explications.

risques majeurs environnement

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Pourquoi supprimer cette végétation ?

La végétation s’est fortement développée ces dernières années et finit par envahir les berges et les abords des îles : le développement des arbres et arbustes a pour principale conséquence de ralentir l’écoulement de l’eau et de faciliter le dépôt de sédiments.

Un effet barrage qui pourrait avoir des conséquences dramatiques en cas de fortes crues de la Loire. Les travaux doivent donc permettre de recréer des circulations d’eau naturelles et de faciliter les mouvements de sédiments.

Quelles conséquences pour les animaux ?

La définition des zones à dévégétaliser est le fruit d’échanges nombreux, désormais formalisés dans le cadre du Comité annuel des intervenants du domaine public fluvial, présidé par le préfet. Il s’agit de trouver le meilleur compromis entre la prévention des inondations, les avis des riveraines et des riverains, et la protection de la biodiversité.

La Loire est en effet reconnue pour sa richesse au niveau européen et, à ce titre, classée site Natura 2000, ce qui permet de protéger les espèces sauvages dont certaines sont menacées. Aussi, le conservatoire des espaces naturels Centre–Val-de-Loire, animateur des sites Natura 2000, a-t-il émis des recommandations qui ont été intégrées dans le programme des travaux

Il faut aussi savoir que le développement de la végétation sur les bancs de sable, empêche la nidification de certains oiseaux migrateurs qui, chaque année, nichent, pondent et élèvent leurs petits sur les grèves sableuses. Les zones ainsi dégagées pourront permettre aux sternes naines, sternes Pierregarin, petits gravelots et mouettes mélanocéphales de revenir s’y installer.

De plus, certaines espèces d’arbres comme l’érable Negundo sont envahissantes : il est donc nécessaire de réduire leur présence.

Enfin, une dernière étude environnementale a été réalisée en juillet, afin de détecter des nouvelles présences d’animaux ou d’habitats à préserver et le programme des travaux a été ajusté dans ce sens.

En quoi consistent les travaux ?

Il s’agit tout d’abord d’enlever des arbres et arbustes dans des zones qui ont été préalablement étudiées. Et pour éviter une repousse trop rapide, le sol est gratté sur 30 à 50 cm de profondeur. Les travaux sont réalisés au moyen d’une pelleteuse, équipée soit d’un broyeur, soit d’un râteau forestier pour gratter le sol. Les résidus sont laissés sur place et emportés par le courant ou récupérés (pour les grumes - troncs d’arbres avec leur écorce) et revalorisés si leur état le permet. 

Ces travaux pour 2023 seront pour la plupart réalisés loin des habitations et n’auront pas d’incidence sur le quotidien des riveraines et des riverains.

Près de 12 000 habitantes et habitants et plus de 3 500 emplois sont protégés par le système d’endiguement (digues, réservoir de la Bouillie, etc.) dans le Blésois.

Quelles sont les zones concernées à Blois ?

Quatre zones sont concernées sur l’agglomération blésoise :

  1. la rive droite en amont du pont François-Mitterrand ;
  2. l’île en aval du pont Charles-de-Gaulle ;
  3. l’île de l’ancien barrage ;
  4. l’île d’Amour.

Pour chacune d’entre elles, un compromis a été dégagé en tenant compte autant que possible des attentes des riveraines et riverains. Ainsi, sur la rive droite en amont du pont François-Mitterrand, des blocs de végétation et des arbres isolés seront conservés pour maintenir un écran visuel entre le pont et les habitations à proximité. Il en est de même pour celles situées levée des Tuileries et le pont Charles-de-Gaulle. Les bosquets conservés abritent également des huttes de castor qui seront ainsi préservées.

Le saviez-vous ?

Né en 1990 à l’initiative d’associations régionales, le conservatoire des espaces naturels Centre–Val-de-Loire agit pour la préservation de l’environnement.

Il protège ainsi un réseau d’une centaine de sites, répartis sur près de 3 500 hectares dans la région.

Parmi ces sites, certains d’entre eux sont classés Natura 2000, ce qui nécessite de développer des actions afin de protéger certaines espèces animales ou végétales devenues rares, vulnérables ou en danger à l’échelle européenne.

Le Conservatoire est donc impliqué dans les actions d’entretien de la Loire et assure directement certains travaux.

Article par Camille Jaunet.

En savoir plus

ddt@loir-et-cher.gouv.fr