Commerce : comment la Ville accompagne les porteuses et porteurs de projets ?

Depuis plusieurs années, le comportement des consommatrices et des consommateurs évolue :

• certaines et certains préfèrent internet pour sa disponibilité 24 heures sur 24 et son plus large choix, notamment depuis les périodes de confinement ;
• d’autres optent pour l’achat de seconde main, pour des raisons économiques ou écologiques ;
• enfin, l’inflation que connaît la France depuis plusieurs mois limite fortement les actes d’achats ;
• sans oublier celles et ceux qui font toutes leurs courses dans les centres commerciaux en périphérie.

Autant d’éléments qui impactent les commerces, notamment de prêt à porter, installés dans les cœurs de ville. En témoignent les difficultés financières, voire les fermetures de franchises nationales d’habillement de milieu de gamme qui n’ont pas résisté. Comment ne pas penser à Camaïeu, ou encore Burton ou Kookaï… En 2022, les secteurs de l’habillement (−2,6 %) et de la chaussure (−8,5 %) font partie des secteurs du commerce spécialisé les plus touchés.

Par ailleurs, une étude d’Intercommunalités de France sur les commerces pointe que seul 22 % du temps d’ouverture des commerces du centre-ville correspond au temps disponible des personnes actives pour consommer.

Et Blois ?

Blois a également subi cette tendance nationale, tout en réussissant à la contenir. En effet, le taux de vacance commerciale a relativement peu progressé ces dix dernières années (il se situe aux environs de 8 %). Pourquoi ? Notamment grâce à la présence de commerces indépendants ou franchisés, moins soumis aux fragilités des enseignes nationales et de leurs succursales.

Par ailleurs, si certains commerces ont fermé, ce n’est pas forcément pour des raisons financières, mais tout simplement parce que l’heure de la retraite avait sonné !

Derrière cette situation plutôt encourageante, un fort investissement de la Ville, pour rendre le cadre de vie plus attractif et faciliter l’installation de nouveaux commerces.

Car tout commerce a son cycle de vie, naturellement. Ce qui a évolué, c’est la durée de vie : de 20 à 30 ans il y a quelques décennies, elle est désormais d’une dizaine d’années. Ainsi, le taux de rotation annuel moyen dépasse désormais les 10 %, ce qui signifie qu’un local commercial sur 10 change d’occupante ou d’occupant chaque année… D’où la nécessité d’accompagner les porteuses et porteurs de nouveaux projets !

L’action des Vitrines de Blois concerne à la fois l’animation commerciale et la rencontre des commerçants et des artisans du centre-ville. Nous essayons de les aider à mieux se connaître pour s’entraider ou travailler ensemble. C’est un travail de fourmi, assuré par notre animatrice, les membres du bureau, du conseil d’administration et les bénévoles sans qui nous ne pourrions rien faire ! Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec les services municipaux qui nous aident autant que possible dans la mise en œuvre de nos actions. Outre la recherche de nouveaux adhérents (214 actuellement contre 173 en octobre 2022), nous avons aussi travaillé à nous faire mieux connaître, notamment à travers Instagram (@les_vitrines_de_blois) : une meilleure visibilité qui ne peut que contribuer à la dynamique que nous avons lancée. Toute l’année, nous proposons des animations commerciales comme les Chalets de Noël qui réserveront cette année 2023 une belle surprise : rendez-vous place de la Résistance !

Une action sur de multiples fronts

Nombreux sont les leviers sur lesquels la Ville intervient, pour requalifier le centre-ville et pour faciliter les démarches des porteuses et porteurs de projets : un travail transversal qui mobilise différents services.

Ouvrir un commerce n’est pas un long fleuve tranquille ! Il y a de nombreuses étapes à franchir qui peuvent refroidir certaines et certains porteurs de projets. Une crainte que la Ville essaie de dissiper en leur proposant un accompagnement “sur mesure” tout au long de leur parcours : telle est la mission du service Développement commercial, note Stéphanie Charret, responsable de la direction du commerce.

Un travail de longue haleine, peu visible et qui nécessite de solliciter de nombreux autres services au sein de la Ville mais aussi d’Agglopolys. Sans oublier les agences immobilières locales ou l’Architecte des bâtiments de France. Car selon les projets, il faut trouver le local adapté, répondant à un cahier des charges parfois contraignant puis échanger avec des architectes pour valider la faisabilité du projet dans le local. Cela implique ensuite de contacter les services urbanisme, accessibilité, assainissement parfois, etc.

Rendre le territoire toujours plus attractif

Le développement commercial passe aussi par l’attractivité du territoire ! Cela se concrétise par les grands aménagements urbains qui ont contribué à attirer de nouveaux commerces à Blois : en Vienne et en centre-ville, depuis les travaux réalisés dans le cadre du projet d’Aménagement cœur de ville–Loire (ACVL) ; ou encore ceux de la rue du Bourg-neuf où de nouveaux commerces sont en gestation alors que les travaux ne sont pas terminés !

Et c’est fort d’un centre-ville requalifié que nous allons à la rencontre des porteurs de projets, par exemple en valorisant la ville lors du salon des Franchisés ou encore en sollicitant des investisseurs potentiels. Nous valorisons le dynamisme du territoire avec des indicateurs clés comme le potentiel touristique, le parc hôtelier croissant, ou encore la fréquentation du centre-ville, grâce aux 19 compteurs piétons mis en place il y a quelques années. Sans oublier l’accompagnement des commerces, déjà ouverts : pour installer une terrasse dans l’espace public, organiser des animations commerciales (en lien avec les Vitrines de Blois ou d’autres animations comme le carrousel) ou travailler sur l’expérience client, explique Stéphanie Charret.

Ce qui coince

Il reste cependant des points qui freinent certains porteurs et porteuses de projets. Par exemple le prix des loyers (ex : 7 125 € par mois — hors taxe foncière, hors travaux, pour une cellule de 190 m² rue du Commerce), prohibitifs pour certaines et certains. Les banques qui n’accompagnent pas ou pas suffisamment les porteuses et porteurs de projet. Ou encore la nature même du centre-ville, avec des bâtiments historiques, parfois vétustes ou des surfaces trop petites, nécessitant des travaux trop lourds : par exemple pour l’accessibilité des personnes à mobilité réduite ou plus simplement pour disposer d’une réserve facilement accessible elle aussi…

Coline do Couto (« La Passion du fromage »),
quai Villebois–Mareuil

Voilà un an maintenant que j’ai ouvert ma boutique en Vienne ! D’origine viennoise et fille de commerçant du quartier, je voulais vraiment m’y installer ! Mon projet est né début 2022 : j’ai trouvé un local et je me suis rapprochée du service Développement commercial pour préparer mon installation. J’ai été accompagnée à la fois sur les formalités mais aussi sur la communication, ou encore pour obtenir l’aide financière à l’installation de la part d’Agglopolys. Le dossier d’aménagement, d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, de conformité aux exigences des Bâtiments de France, etc., tout cela est très nébuleux et l’aide du service est précieuse.

Thomas Colombier (« La cure gourmande »),
place du Château

Après avoir ouvert une biscuiterie dans le vieux centre de Tours, je cherchais une autre ville dans la région pour une seconde boutique. Mes critères principaux étaient l’emplacement et la qualité des relations avec la mairie. J’ai trouvé un local place du Château et j’ai été persuadé par la volonté de la Ville de redynamiser cette place, avec son carrousel ou encore l’installation du prochain village de Noël. La Ville avait envie que je m’installe à Blois et a tout fait pour ! La collaboration a aussi concerné le Château pour la réalisation de boîte à l’effigie de Blois. Tous les astres sont alignés pour une ouverture fin novembre 2023.

Allana Denis (« Addeconfetti »),
rue du Bourg-neuf

Après mon CAP de chocolatière obtenu au CFA, je suis passée par la boutique éphémère de Noël de la Ville, avant de décider de me lancer : c’était une expérience très enrichissante qui m’a convaincue que j’étais capable de faire et de vendre mes chocolats et plus précisément les brigadeiros, spécialité de mon pays natal, le Brésil. J’ai ensuite tenu un stand sur le marché place Louis-XII et maintenant j’ouvre ma boutique. Grâce à la Ville et au guide que le service Développement commercial m’a donné, j’ai pu comprendre quelles étaient les démarches à faire, et où m’adresser : c’était très rassurant. J’ai reçu le même accueil dans les différents services. Je serai prête pour Noël !

Paul Gillet,
adjoint au maire en charge du commerce

Que fait la Ville pour favoriser le commerce ?

Le développement commercial à Blois est une volonté politique de longue date et se traduit à la fois par l’existence d’un service dédié — ce n’est pas fréquent pour une ville de taille moyenne — mais aussi par un travail transversal entre services pour faciliter les démarches des porteurs de projet. La Ville mène aussi des actions complémentaires en faveur de l’attractivité de son centre- ville : aménagements urbains, action en faveur de l’habitat, animation culturelle… C’est un véritable investissement qui porte ses fruits : en effet, nous maintenons notre taux de vacance commerciale, par rapport à d’autres villes de taille similaire, voire plus grandes. C’est un signe du dynamisme et de l’attractivité de Blois.

Quel est le taux de vacance commerciale en centre-ville ?

Le taux de vacance commerciale désigne le nombre de locaux non exploités par rapport au nombre total de locaux commerciaux existant en centre-ville.

Il ne faut pas confondre vacance commerciale avec vacance « disponible ». En effet, le taux de vacance commerciale est souvent bien plus élevé que la vacance réellement disponible, puisque certains locaux vides ne sont pas toujours proposés à la location. Certains d’entre eux sont par exemple soumis à des problèmes de succession, ou simplement ne sont pas disponibles par volonté de leur propriétaire…

Par exemple, rue du Commerce, à l’été 2023, on relevait un taux de vacance commerciale de 10 % alors que le taux de vacance réellement disponible n’était que de 5,7 %.

Parmi les autres raisons de la vacance de certains locaux, il faut noter : le montant excessif des loyers (par exemple rue du Commerce), ou encore le coût important des travaux, les superficies trop petites ou non adaptées à la demande, etc.

À Blois, le taux de vacance commerciale a peu progressé depuis 10 ans (il se situe aux environs de 8 %), contrairement à d’autres villes de la région. Un résultat étroitement lié à la politique volontariste de la Ville pour dynamiser le centre-ville (cf. plus haut).

Les chiffres de vacance commerciale pour :

• Orléans : 4,17 % en 2013 contre 6,60 % en 2023 (+58,30 %) ;
• Bourges :11,70 % en 2013 contre 19 % en 2023 (+62,40 %) ;
• Chartres : 5,70 % en 2013 contre 9,50 % en 2023 (+66,67 %) ;
• Tours : 3 % en 2013 contre 6,60 % en 2023 (+ 120 %).

(Source : Codata.)

Quel est le tarif du stationnement à Blois ?

C’est une volonté politique : dans le centre-ville de Blois, le stationnement est peu cher. Il l’est encore moins dans les parkings souterrains (Halle-aux-grains, Valin, Château) où la première heure est gratuite.

Aussi, 2 h de stationnement coûtent 1,80 € dans un parking souterrain et 2,50 € à 3 € en extérieur selon les zones. Il est donc recommandé d’utiliser les parkings souterrains où l’on trouve toujours de la place ! Les commerçants partenaires, en lien avec Stationeo, offrent également à leurs clientes et clients des chèques parking d’une durée de 2 h le samedi après-midi en souterrain. Et pour les petites courses (moins de 20 minutes), il y a des places gratuites en zone bleue implantées à plusieurs endroits.

Il existe aussi des places gratuites : parking Saint-Jean (110 places), une partie du mail Sudreau (125 places) ou encore promenade Edmond-Mounin (150 places). Les places situées en zone verte sont également gratuites toute la journée des trois samedis avant Noël (9, 16 et 23 décembre 2023).

Pour se rendre en ville, la navette de centre-ville est gratuite et électrique ! Elle relie le parc des expositions et Blois-Vienne à la gare de Blois–Chambord par le quai Saint-Jean et le centre administratif toutes les 20 minutes.

Enfin, 792 places de stationnement sont disponibles pour les vélos (arceaux vélos, abri, garage).

Renseignements : stationeo.fr

Que fait la Ville pour rendre le centre-ville plus attractif ?

La Ville agit sur plusieurs leviers qui sont complémentaires. Tout d’abord, elle investit dans la requalification de l’espace public, pour embellir le cadre de vie et donner envie aux gens de venir en ville (visiter, s’installer, consommer…) : projet action cœur de ville Loire, réaménagement des bords de Loire, de la rue du Bourg-neuf, aide à l’embellissement des façades privées, etc. Sans oublier la propreté du centre-ville, au cœur des préoccupations du service dédié.

La Ville s’attache également à développer l’habitat, en encourageant les propriétaires à améliorer leur logement (dispositif Rénov’Habitat d’Agglopolys), ou en veillant à la salubrité des immeubles. Des études sont menées actuellement sur l’habitat, sur la requalification d’immeubles : îlot Denis-Papin, requalification de l’îlot Porte-côté (plus d’informations prochainement).

Enfin, l’animation culturelle fait partie de l’ADN de Blois ! Tout au long de l’année, de nombreux événements sont programmés, gratuits le plus souvent : Des Lyres d’été, Des Lyres d’hiver, Fête du sport, Carnaval ou encore les décorations de l’escalier Denis-Papin… Autant d’occasion de venir et revenir en ville pour partager des moments agréables et conviviaux.