C’est une belle pierre à l’ouvrage : Blois et son projet de « Reconquête de l’îlot Denis-Papin » figurent parmi les 39 lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt (Ami) « Démonstrateurs de la ville durable » lancé par l’État. Au-delà de l’appui financier que cette distinction apportera à l’opération, elle témoigne de son sérieux et de sa pertinence.
À l’origine du projet, il y a le constat que le quartier du centre-ville est le moins peuplé de Blois. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il est d’autant plus préoccupant qu’il est persistant.
La Ville, à son niveau, œuvre de longue date à l’attractivité de son centre, notamment à travers l’aménagement des espaces publics. Pour ce qui est du bâti, elle a mis en place dès 2008 une aide à l’embellissement des façades (cf. encadré plus bas).
Agglopolys a lancé en 2020 une opération programmée d’amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain (OPAH-RU) visant à accompagner et à aider financièrement les propriétaires dans leurs projets de réhabilitation.
Aujourd’hui, la Ville souhaite aller plus loin et s’attaquer également à la problématique spécifique des immeubles commerçants dont les étages sont inoccupés.
La raison est historique. Autrefois, les commerçants du rez-de-chaussée occupaient bien souvent tout l’immeuble : le premier étage servait d’entrepôt et le deuxième d’habitation. Aujourd’hui, les usages ont changé. Beaucoup de commerçantes et commerçants travaillent sans réserve ou à flux tendu et n’habitent plus leur lieu de travail. Par ailleurs, dans la plupart des cas, il n’existe pas d’accès aux étages indépendant des boutiques. Ceci condamne de fait l’accès à des logements potentiels. Un état de fait dont certains propriétaires n’ont pas pris acte, persistant à louer le bien dans son ensemble. Résultat : des loyers démesurés pour les commerçantes et commerçants, parfois contraints de fermer boutique, et des étages laissés à l’abandon. Un phénomène qui pèse inévitablement sur l’image et l’attractivité du secteur.