Il s’en est fallu de peu pour que le rêve ne devienne pas réalité. En effet, c’est lors de l’ultime tournoi qualificatif que Sylvain a décroché sa place pour la compétition mythique des sportifs.
Le tennis de table, c’est comme pour l’ATP de tennis, c’est une course aux points qui nécessite d’être toujours dans la performance. Ce tournoi en Thaïlande, après le Kazakhstan, et le Brésil, c’était ma dernière chance de participer aux Jeux paralympiques
, explique-t-il.
Le Blésois, devenu paraplégique après un accident à l’âge de quinze ans, n’aurait jamais imaginé sa vie actuelle il y a quelques années : Même si je pratiquais déjà le tennis de table, après mon accident, ma priorité a été de retourner à l’école pour retrouver une vie sociale. Malgré mon fauteuil roulant, j’ai toujours souhaité aborder ma vie comme une personne lambda
, confie-t-il. Aussi, après avoir passé son bac, il entame des études de géographie et obtient son master en système d’information géographique. Il commence à travailler au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) d’Orléans avant de rejoindre les services de la Ville et d’Agglopolys en 2012 grâce à la reprise du tennis de table près de Blois !
Gaëtan Auger, l’un de mes anciens entraîneurs de Salbris, m’a proposé de rejoindre la section handisport du tennis de table de Chailles. Se dépasser, voir jusqu’où je peux pousser le curseur me plaisait, j’ai alors repris la compétition
. De fil en aiguille, le pongiste a ainsi pu accéder au haut niveau, obtenant en 2016 le titre de vice-champion de France, puis en 2019 celui de vice-champion d’Europe en équipe.
Malheureusement, le Covid aura brisé son élan. En 2022, c’est la main tendue de Stéphane Molliens, entraîneur au club de Moulins-lès-Metz qui le remotive et lui donne un objectif : participer aux prochains JO. Après avoir pesé le pour et le contre, il prend la décision de rejoindre son club. Il garde toutefois une attache avec les structures locales en s’entraînant notamment au Blois ping. Un pari qui s’avère aujourd’hui gagnant puisqu’il est qualifié.
Par Émilie Marmion. Photo © Nicolas Wietrich