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Le Chato’do : la musique comme ADN

Salle incontournable des musiques actuelles, le Chato’do fête ses 30 ans en 2024. Au-delà de la programmation de concerts, l’association Mars qui gère le lieu, soutient et valorise les pratiques amateurs et mène des actions culturelles à l’année dans la ville et le département. Retour sur 30 ans d’aventures musicales.

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Un peu d’histoire

Le Chato’do a ouvert ses portes en octobre 1994 par la volonté de la municipalité, à la demande d’associations qui organisaient des concerts à l’ALCV, rappelle le directeur Rémi Breton.

Au départ il n’y avait qu’un bâtiment et la gestion était municipale. Deux ans après, elle est devenue associative. En 2000, la jonction a été faite entre la grande salle et le hangar, ce qui a permis de créer le Club.

À partir de 2007, le Chato’do est passé en délégation de service public et l’association Mars (Musiques actuelles rencontres sonores) a structuré le projet. Elle compte désormais 12 personnes salariées, une quarantaine de bénévoles et propose environ 70 concerts par an.

Les concerts sont la partie visible de l’iceberg pour le grand public mais ce n’est pas grand-chose par rapport au travail de fond d’actions culturelles que nous menons et sur lequel nous avons axé notre mission, souligne Rémi Breton avant de préciser : Nous accompagnons toutes les pratiques amateurs et construisons des projets afin qu'ils soient partagés par le plus grand nombre et non dans un but de consommation culturelle.

On essaye d'irriguer le territoire, toujours avec des projets co-construits dont le cœur est la musique.

Soutien des pratiques amateurs

Le Chato’do dispose de locaux de répétition pour la pratique amateur, accueille des cours de musique du Conservatoire, des résidences et de la création pour des artistes sur des temps dédiés sur scène ou dans le studio d’enregistrement. Deux groupes par an, un départemental et un local, sont également sélectionnés et accompagnés.

Par ailleurs, de multiples projets sont menés auprès de différents publics. En 2023, ce sont 2 781 personnes qui ont été concernées par les actions culturelles (1 674 scolaires, 616 tout public et 491 publics « vulnérables »).

On essaye d'irriguer le territoire, toujours avec des projets co-construits dont le cœur est la musique, souligne Rémi Breton. Par exemple, le projet « Les jardins du vivant », avec le musicien Pierre Lambla et le conteur Jean-Claude Botton, a fait se rencontrer 24 résidents de l'Ehpad « La Bonne Eure » de Bracieux et de la clinique de Saumery à Huisseau-sur-Cosson et a abouti à un spectacle.

Plateforme d’écoute et travaux

On gère aussi une plateforme d’écoute en ligne d’artistes régionaux, l'Electrophone, qui est en refonte et qui reviendra en 2026. On va y associer de l’Histoire en podcast sur les musiques en région, annonce le directeur.

Autre gros changement à venir : la refonte et la réhabilitation du Club à partir de mai 2025. Les espaces vont être revus avec une scène plus grande, ainsi que toute la partie bureaux. Actuellement on ne peut pas accueillir de formations trop importantes donc ça permettra de le faire et il y aura aussi plus de place pour le public avec un meilleur confort et plus de convivialité. Les travaux entrepris par la Ville devraient être terminés pour début 2026.

Le Chato’do en 2023, c’est…

  • 13 477 spectatrices et spectateurs
  • 2 345 jeunes spectatrices et spectateurs
    pour la programmation Chato’marmots
  • 1 674 scolaires
  • 154 séances et ateliers d’action culturelles
    avec 70 établissements partenaires
  • 101 groupes programmés
    dont 45 régionaux
  • 75 concerts
    dont 6 pour le jeune public

Programme complet du Chato’do

À ne pas manquer au Chato’do fin 2024

  • Soirée de rentrée : les musiques électroniques de 1994 à 2024.
    Samedi 5 octobre 2024 (20 h 30–4 h). Cette soirée dressera un panorama complet de la musique électronique et de son évolution depuis 30 ans. Elle s’appuiera sur un fort noyau de DJs blésois programmés depuis 1994 et mettra en avant des femmes (Marina Trench et Calling Marian) pour la partie 2024.
  • Le Club.
    Tous les jeudis (18 h 30–23 h).Depuis deux ans, tous les jeudis, un concert gratuit est proposé et attire entre 80 et 100 personnes de tous les âges. L’occasion de découvrir des artistes à la sortie du travail et de passer un moment entre amis. Jusqu’en décembre, il y aura deux groupes au lieu d’un.
  • All Stars 1994 : soirée de reprises.
    Samedi 7 décembre 2024 (20 h 30). Cette soirée au dress code des années 1990 clôturera les célébrations du trimestre anniversaire. Dix groupes blésois ont été sélectionnés et joueront deux morceaux de l'année 1994, qu’ils vont réinterpréter en les jouant comme aujourd’hui.

L’habillage de l’escalier Denis-Papin pour l’automne 2024
Ville de Blois × bd BOUM × Chato’do

La Ville de Blois, bd BOUM et le Chato’do se sont associés cette année pour l’habillage de l’escalier Denis-Papin de cet automne 2024. C'est Alix Garin — illustratrice, autrice de bande dessinée et de romans graphiques belge — qui a réalisé l'illustration spécialement pour les 30 ans du Chato’do et le 41e festival bd BOUM. Elle a notamment sorti Ne m’oublie pas (2021) et Impénétrable (2024).

Une question à : Fabienne Quinet
adjointe à la ville culturelle

Quel intérêt y a-t-il à avoir une scène de musique actuelle (Smac) à Blois ?

La Smac est essentielle pour notre ville, tant pour la vitalité culturelle que son dynamisme. C'est un lieu vivant, ouvert au monde, un lieu de création où les talents émergents locaux côtoient des artistes de renom. Cela favorise la diversité des styles et des genres et permet au public de découvrir de nouvelles formes artistiques. Le Chato’do soutient la création et offre aux jeunes artistes de Blois ou de la région une opportunité de se produire, de se faire connaître tout en étant accompagnés. La musique est un vecteur puissant de lien social. Une Smac crée des moments de partage, de convivialité entre les habitants. Elle est aussi un outil de sensibilisation aux enjeux de société en donnant la parole à des artistes engagés. En somme, c'est un levier essentiel pour dynamiser la vie culturelle. À Blois, le Chato’do participe pleinement au rayonnement de la ville.