Espaces végétalisés : vers une gestion toujours plus écologique

Un cadre de vie préservé, une biodiversité en développement, des parcs, jardins et espaces naturels adaptés aux différents usages… en s’appuyant sur un patrimoine vert riche et diversifié, la Ville engage un plan de gestion des espaces végétalisés, avec un objectif fort : celui de renforcer la place de la nature en ville au bénéfice de l’ensemble des habitantes et habitants.

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Par Camille Jaunet

Le plan de gestion faisait partie des engagements de campagne de l’équipe lors des dernières élections. Aujourd’hui, sa validation par les élu·es en fait un outil qui va permettre d’aller plus loin dans le développement de la nature en ville. Pourquoi ? Parce qu’il formalise les moyens à mettre en œuvre pour entretenir et développer les espaces végétalisés présents sur la commune, en fonction de leurs usages.

En effet, l’entretien d’un jardin remarquable ne demande pas les mêmes interventions que celui d’une prairie ou encore d’un square de proximité. Le plan de gestion est donc un outil pour favoriser et protéger la biodiversité tout en optimisant nos moyens.

L’objectif est de progresser dans la gestion écologique de ces espaces : en améliorant les continuités écologiques, en préservant les habitats et la biodiversité, en limitant l’impact des interventions sur l’environnement, etc. La démarche n’est pas nouvelle : dès 2008, quatre ans avant la mise en œuvre de la loi Labbé, la Ville s’est engagée à ne plus utiliser de produits phytosanitaires.

Aujourd’hui, c’est un pas de plus en faveur de l’environnement, en lien avec d’autres plans d’actions, comme celui qui concerne le climat (le Plan climat air énergie territorial).

L’essentiel du plan de gestion

Le plan de gestion prend en compte les aspects techniques de la gestion et les aspects paysagers et socio-culturels des différents sites. Il définit des enjeux et grands principes et propose un plan d’action à mettre en œuvre pour les atteindre. C’est un document de planification évolutif qui s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue.

Pour réaliser ce document, la première étape a consisté à dresser un inventaire détaillé des parcs, jardins et espaces naturels du territoire, de leurs usages et de la végétation qui les compose et qu’il faut entretenir : arbres, haies, parterres fleuris, pelouses, etc.

À la suite de cet inventaire, une typologie des espaces a été définie :

  • jardins d’exception et touristiques ;
  • jardins remarquables ou labellisés ;
  • squares de proximité ;
  • grands parcs ;
  • espaces végétalisés en bord de voirie, de bâtiments publics ou d’habitations ;
  • mails et promenades plantées ;
  • réserves foncières ;
  • espaces naturels et forêts urbaines ;
  • cimetières.

D’autres espaces comme les terrains de sport ou les pieds de façades sur les trottoirs pourront être intégrés ultérieurement. En parallèle de ces typologies, des « codes de gestion » définissent les modalités d’entretien, telles que les fréquences et périodes de passage et les matériels utilisés. Par exemple, la taille des haies et arbustes doit être évitée en période de nidification. Les cinq « codes de gestion » choisis pour Blois sont l’entretien : des espaces jardinés, des espaces du quotidien, des prairies urbaines, des prairies champêtres et des zones refuges.

Le plan d’action dans la durée

Avec ce plan de gestion, le cadre est donné. Sa mise en œuvre se traduit dans un plan d’action, qui sera enrichi dans le temps. Celui-ci prévoit l’évolution de la gestion de l’ensemble des espaces vers une gestion plus résiliante et adaptée aux usages.

Sur le plan scientifique, les inventaires de la faune et de la flore s’intensifieront sur certains secteurs, afin d’aboutir à une connaissance fine des espèces présentes et de les protéger. Ces inventaires sont un des critères liés à l’obtention du label ÉcoJardin, que la Ville envisage d’obtenir pour le parc de l’Arrou.

Parallèlement, le partenariat avec le laboratoire d’écologie urbaine de l’Insa va se renforcer sur plusieurs axes de recherches en écologie urbaine liés à l’évolution des pratiques d’entretien.

Des actions d’information vers le public sont également prévues, notamment avec l’exposition « gestion écologique des Parcs et Jardins », de l’association « Plantes et Cités », qui s’installera à la fin de l’été dans les jardins de l’évêché.

Enfin, les agents du service Parcs et jardins bénéficieront de formations sur la gestion écologique des jardins. Toutes et tous ont été fortement impliqués dans l’élaboration de cette démarche, parce qu’ils ont une bonne connaissance du terrain et des usages et besoins de la population.

Une palette végétale adaptée et diversifiée, de quoi s’agit-il ?

Contribuer à la biodiversité passe par la variété des végétaux plantés dans les espaces végétalisés, chacun d’entre eux jouant son rôle dans l’équilibre des écosystèmes. Tout d’abord, il est essentiel que les plantes soient adaptées aux usages de chaque espace : square de proximité, espace naturel, jardin remarquable... Elles doivent aussi être acclimatées et pouvoir résister aux épisodes extrêmes qui sont de plus en plus fréquents (chaleur, sècheresse...). Aussi, pour remplir toutes ces conditions, il est souhaitable de panacher les végétaux indigènes du territoire, avec les plantes exotiques acclimatées et les créations horticoles. De même, l’utilisation des trois catégories de végétaux est importante : arbres, plantes arbustives et grimpantes, herbes.

Une question à…

Hélène Menou
12e adjointe à la nature en ville

En quoi les continuités écologiques sont-elles importantes ?

Elles sont essentielles car elles permettent aux petits animaux et insectes de se déplacer d’un espace à l’autre. Cela assure un brassage génétique permettant un développement harmonieux des espèces et préserve leur diversité.

La continuité écologique est possible, simplement en végétalisant les pieds des arbres par exemple, ou encore grâce à un entretien adapté des espaces verts pour permettre de préserver les habitats des animaux, acteurs essentiels de la chaîne alimentaire.

Il nous faut garder cette vigilance pour garantir une communication entre les différents réservoirs de notre biodiversité.

David Legrand
15e adjoint à la qualité du cadre de vie

Qu’est-ce que la gestion résiliante des espaces verts ?

Cette expression signifie que nous souhaitons limiter l’impact de nos interventions sur l’environnement. Par exemple en réduisant la production de déchets verts (ne pas ramasser l’herbe tondue, recycler le bois, récupérer les feuilles, etc.).

Cela concerne également l’eau, que nous pouvons économiser en arrosant différemment, en récupérant l’eau de pluie ou en favorisant son infiltration… ou encore en stoppant l’usage du plastique et des engrais minéraux et en utilisant des véhicules verts, etc.

Nous avons engagé différentes actions en ce sens que nous allons poursuivre et nous encourageons les Blésoises et Blésois à faire de même !

Le patrimoine végétal de Blois en chiffres

  • 350 hectares d’espaces végétalisés entretenus par le service Parcs et Jardins de la Ville
  • 1 000 hectares de forêt domaniale
  • 14 400 arbres dont 6 630 arbres d’alignement et 7 770 arbres isolés
  • 13 km de haies et 3 hectares de massifs arbustifs répartis sur 393 sites
  • 24 hectares de massifs boisés (bosquets d’arbres, bandes boisées, etc.)
  • 45 hectares de grands parcs (parc de l’Arrou, lac de la Pinçonnière)
  • 113 hectares de prairies et pelouses
  • 100 arbres plantés en moyenne par an (113 en 2020)

La répartition du patrimoine végétalité par type d’espace

  • 40,8 % d’espaces végétalisés d'accompagnement
  • 30,3 % de réserves foncières
  • 4,8 % de mails et promenades plantées
  • 2,5 % d’espaces naturels
  • 1,2 % de jardins remarquables et touristiques
  • 0,8 % de squares de proximité

Comment laisser plus de place à la végétation en ville ?

Sur les questions liées à la nature en ville, les collaborations avec l’École du paysage sont régulières, notamment avec son laboratoire d’écologie urbaine. De plus, une action spécifique a été menée avec les étudiant·e·s de 3e année à qui il a été demandé d’imaginer des pistes afin de développer ou de créer de nouveaux espaces végétalisés sur la commune. Ces réflexions, transmises fin avril, sont en cours d’analyse dans l’objectif d’une mise en œuvre dès 2021.